Les histoires de tatouages ratés font souvent sourire sur internet. Comme celle de Ryan, originaire de Mouscron, qui n'a pas eu le lion qu'il souhaitait, encré sur son bras. Pour venir en aide à ceux qui se lasseraient de leurs tatouages, ou qui n'ont pas eu le résultat qu'ils attendaient, le détatouage existe. Dr Martin Dehouck, de Marcq-en-Barœul, nous explique la procédure.
Sur les réseaux sociaux frontaliers, une histoire a fait couler de l'encre à la fin du mois de septembre. Ryan, originaire de Mouscron en Belgique souhaitait se faire tatouer un lion sur le bras. Lors d'un voyage en Égypte, le père de famille a sauté le pas.
Mais telle ne fut pas sa surprise quand le tatoueur a fini de s'exécuter. Le félin avait pris des airs de dessin enfantin. Le tout pour la modique somme de... 900 euros.
Relayée par Sud Info, la mésaventure de Ryan a fait sourire les internautes, lui un peu moins. "Beaucoup ont cru à un mauvais dessin, une mauvaise blague, mais non..." Si pour rattraper le tir, le Belge a décidé de faire recouvrir le tatouage, il aurait également pu se tourner vers une clinique de détatouage.
D'après la société française de dermatologie, "au moins 10% des 5 à 10 millions de « tatoués » désireront se le faire retirer dans les prochaines années." Pour comprendre en quoi consiste le détatouage, nous nous sommes entretenus avec le docteur Martin Dehouck de la clinique Confidence de Marcq-en-Barœul.
Comment fonctionne le détatouage ?
Dr Martin Dehouck : "Le tatouage, c'est quelque chose de très ancien. Le plus vieux tatouage a été retrouvé sur Ötzi, l'homme des glaces. Depuis, le principe est toujours le même. On prend un pigment qu'on vient mettre sous la peau.
Soit ces pigments sont choisis au hasard, soit ils sont calibrés pour être assez gros afin de ne pas être éliminés par le corps. L'objectif, c'est de mettre une particule d'encre assez grosse pour que les globules blancs ne puissent pas l'enlever.
Le but du jeu est d'aller pulvériser les particules d'encre.
Dr Martin Dehouck
Le détatouage au laser est la seule technique qui est reconnue par l'ordre des médecins. Pour ce faire on utilise un laser Picoseconde, qui a un temps de tir qui est court. Le but du jeu est d'aller pulvériser les particules d'encre."
Pour quelles raisons vient-on se faire détatouer ?
Dr Martin Dehouck : "Il y a plein de gens qui ne sont pas au courant que le détatouage existe, et que ça marche bien. Certains vivent avec leur tatouage, d'autres les recouvrent avec des pièces parfois pires. Mais le problème quand on fait recouvrir son tatouage, c'est que c'est plus dur à retirer ensuite.
Je pensais que la raison principale pour laquelle les gens se rendaient en clinique allait être d'effacer le nom d'un ou d'une ex. Mais il y a beaucoup de tatouages réalisés en vacances pendant la vingtaine qui sont regrettés dans la trentaine parce que les gens sont devenus chef d'entreprise ou cadre. Il y a aussi des motifs qui sont bien dans une période de la vie, puis moins bien après. Sans oublier les tatouages ratés, les erreurs de dates et les fautes d'orthographe.
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Je suis installé depuis trois ans, on voit que la population est toujours plus tatouée, et toujours plus jeune. Il y a de plus en plus de regrets. Mais il y a aussi beaucoup de tatoueurs ! En général ce sont des gens qui s'entraînent sur eux, et comme ils deviennent toujours meilleurs, fatalement, ils se retrouvent avec des pièces qui ne représentent plus leur niveau sur le corps."
Combien de temps prend un détatouage ?
Dr Martin Dehouck : "Il faut compter deux ans pour enlever un tatouage. Niveau budget, ça coûte plus cher que le tatouage. Tout dépend de la complexité de la pièce.
Je ne peux que conseiller de se renseigner, faire attention et bien réfléchir
Dr Martin Dehouck
Par exemple, il y a différents types d'encrages. Si c'est un tatouage principalement composé d'ombrages, ça va très vite à détatouer. S'il y a de la couleur, c'est pire. Et au niveau de la douleur, c'est sans commune mesure. Ça fait mal de se faire détatouer. Mais il existe des techniques pour diminuer la douleur, comme des crèmes anesthésiantes.
Pour les gens qui voudraient se faire détatouer, ou qui sont genés par un tatouage, il faut se rapprocher d'un médecin qui fait du détatouage. Mais attention, il faut se méfier des discours un peu trop beaux. Certains pensent par exemple, qu'on peut mettre de l'acide lactique pour dissoudre l'encre, ça peut créer de très grosses cicatrices.
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C'est pour cela qu'il faut faire attention de faire ça avec un médecin, et voir ensemble au niveau du prix et de la douleur ce qu'il est capable de faire. On peut faire ça avec des non-médecins en Belgique, mais fatalement ce sont des gens qui ne sont pas bien formés. Je ne peux que conseiller de se renseigner, faire attention et bien réfléchir. Car si c'est un acte médical, il n'est en revanche pas remboursé."
