Après le drame qui a coûté la vie à 6 personnes lors du carnaval de Strépy-Bracquegnies dimanche 20 mars, la thèse de l’accident est retenue. Le conducteur du véhicule a été inculpé d’homicide involontaire et placé en détention provisoire. Le passager a été inculpé de non-assistance à personne en danger. Il a été libéré.
Le moment devait être festif, il est devenu un véritable cauchemar. Il était environ 5 heures du matin dimanche 20 mars lorsque les habitants de Strépy-Bracquegnies, une ville située en Belgique à quelques kilomètres de la Louvière, se préparaient au carnaval.
Les Gilles procédaient au traditionnel ramassage en passant de maison en maison pour aller récupérer les membres. Ils avançaient dans la rue des Canadiens lorsqu’une voiture, arrivant à toute vitesse, a percuté le groupe. Bilan : 6 morts, 10 victimes dans un état grave transportées dans les hôpitaux de la région et 27 personnes plus légèrement blessées.
Dans le véhicule, deux cousins âgés de 32 et 34 ans qui rentraient d’une fête d’anniversaire. Tous deux étaient alors interpellés par les forces de l’ordre.
Que s’est-il passé ?
Le conducteur s’appelle Paolo F. Il reconnait avoir roulé à une vitesse excessive et avoir été surpris par le groupe de Gilles. "Il explique avoir poursuivi sa route sur plusieurs centaines de mètres par l’état de choc dans lequel il se trouvait", a déclaré ce jour Damien Verheyen, substitut du procureur du roi, lors d’une conférence de presse ce mardi matin.
Des déclarations corroborées par l’analyse des caméras de vidéosurveillance. Sur les images captées par l’une d’entre elles, on aperçoit le groupe de Gilles marcher tranquillement et sortir du champ de l’image. Quelques secondes plus tard, un véhicule emprunte le même chemin à toute vitesse. Selon nos confrères de la RTBF, le véhicule circulait à 90 km/h sur une route limitée à 50 km/h. Les éléments recueillis à ce stade permettent d’affirmer que Paolo F. a freiné avant le choc.
Quant au passager – Antonino F. – il explique s’être assoupi après être monté dans le véhicule. Selon son avocat maître Nasredine Benzerfa, son client est "complètement abattu, choqué et triste de se retrouver dans une situation qu’il n’a pas cherché".
Le conducteur était-il alcoolisé ?
Lors de la conférence de presse, le substitut du procureur du roi a également indiqué que l’éthylomètre effectué juste après le drame avait révélé dans le chef du conducteur un taux d’alcool de 0,29 mg par litre d’air expiré, "ce qui constitue un faible dépassement de la limite autorisée".
En Belgique, la limite autorisée est de maximum 0,21 mg/litre d’air expiré. Le retrait de permis intervient au-delà de 0,35 mg/litre d’air expiré. Entre les deux, on parle d’intoxication alcoolique légère.
Les tests salivaires pour révéler si les deux passagers avaient consommé des stupéfiants se sont révélés négatifs. Il faudra toutefois attendre des tests sanguins complémentaires pour confirmer ou infirmer cette première version.
Le conducteur inculpé d’homicide involontaire
Au terme de plusieurs auditions et d’un interrogatoire dans la nuit de lundi à mardi par la juge d’instruction en charge du dossier, Paolo F. a été inculpé d’homicide involontaire et de coups et blessures involontaires résultant d’un accident de la route. Des peines respectivement punies de 3 mois à 5 ans d’emprisonnement et de 8 jours à 1 an d’emprisonnement.
Placé sous mandat de dépôt, il a été incarcéré à la maison d’arrêt de Tournai. Une inculpation provisoire car "fondée sur les premiers éléments de l’enquête qui sont encore extrêmement parcellaires", a précisé le substitut du procureur. Comprendre que la qualification peut ainsi évoluer si l’intention de foncer délibérément dans la foule était retenue.
Antonino F. a quant à lui été inculpé de non-assistance à personne en danger et a été remis en liberté. Il a interdiction de prendre contact avec le conducteur du véhicule et avec les familles de victimes.