Une dizaine de parents d'élèves du Cambrésis se sont rendus ce mardi devant l'Assemblée Nationale pour protester contre les fermetures de classes dans leur secteur. Une question a été posée devant l'Assemblée quasiment vide par le député du Nord Guy Bricourt (UDI).
L'image est forte : une Assemblée Nationale quasiment vide, où seule une poignée de députés questionnent le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer. Pourtant, aux portes de l'Assemblée, plusieurs parents d'élèves du Cambrésis attendaient fermement une réponse à leurs questions.C'est le député du Nord Guy Bricourt (UDI), qui s'est chargé de les transmettre au ministre dans l'hémicycle. "Dans ma circonscription, il y a 23 fermetures de classes. Alors qu'on dédouble les classes dans les secteurs en difficulté sociale, en REP, c'est peut-être une bonne chose, mais au dépend des communes rurales qui sont aussi des secteurs en difficulté...", précise le député. "Supprimer 23 classes c'est une agression à l'égard de notre territoire."
Alors que l'élu posait sa question, Jean-Michel Blanquer a terminé son café avant de répondre en demi-teinte. "La préoccupation que vous avez pour les écoles rurales je la partage totalement", a avancé le ministre, arguant toutefois que le ratio enseignants / élèves serait légèrement plus élevé dans le département du Nord à la rentrée 2018. "Le dispositif "classe à 12" est véritablement au bénéfice de l'urbain et du rural. Nous ne devons pas opposer les deux."
"Ça m'a choqué"
Une réponse qui n'a pas du tout satisfait les parents du Cambrésis. "Ça m'a choqué", explique Jérôme Druart, porte-parole des parent d’élèves de Ramillies. "Il ne nous écoute pas. Il ne nous comprend pas. On est toujours au même niveau. [...] Nous ce qu'on voit, c'est nos instituteurs en zone rurale qui s'en vont, pour être dispatchés partout ailleurs."
Les parents d'élèves ont conclu leur déplacement en déployant une banderole devant l'Assemblée : "Entendez-vous dans nos campagnes". Les parents s'étaient déjà mobilisés à Cambrai au début du mois, après avoir bloqué l'école de Ramillies fin mars.