Trois foyers épidémiques ont été identifiés dans les Hauts-de-France ces dernières semaines. L'ARS n'a pas souhaité communiquer leur localisation. Dans le Nord, l'usine Royal Canin de Cambrai fait partie de ces clusters.
Dans une interview au Journal du Dimanche, le Ministre de la Santé Olivier Véran annonçait que 25 foyers épidémiques de Covid-19 avaient été identifiés en France depuis le 11 mai, date du déconfinement. Parmi eux, deux sont localisés dans le Nord et le Pas-de-Calais.
L’Agence Régionale de Santé des Hauts-de-France a par la suite communiqué, sans toutefois dévoiler la localisation de ces deux clusters, expliquant que les deux foyers évoqués par le ministère sont en fait "antérieurs au déconfinement et survenus au cours des mois d’avril et mai.". Dans le Pas-de-Calais, on sait simplement que le foyer a été pris en charge le 14 avril par le Centre d’épidémiologie et de santé publique des armées. Dans le Nord, le foyer a été localisé dans une usine à la fin du mois d’avril.
231 employés, 14 cas positifs
Le cluster du Nord concerne l’usine Royal Canin, située à Les-Rues-des-Vignes, tout proche de Cambrai. Le groupe, appartenant au géant américain Mars Incorporated, produit de la nourriture spécialisée pour chiens et chats. Elle emploie 231 personnes. 3 cas de covid-19 ont été détectés dans cette usine à la fin du mois d’avril.
L’ARS des Hauts-de-France repère ces trois cas positifs et demande au groupe de mettre en place un protocole de dépistage à grande échelle, pour tester tous les collaborateurs intervenant sur le site de Cambrai. Une "cellule Covid" est alors installée à proximité de l’usine et le dépistage des employés est effectué durant la semaine du 4 mai. Résultat : sur les 231 collaborateurs dépistés, 14 ont été testés positifs et placés en quarantaine.
L’entreprise Royal Canin rappelle qu’une "batterie de mesures ont été mises en place pour prévenir les risques de contaminations." Ainsi, la prise de température par caméra thermique à l’entrée des sites est systématique, le port de protections individuelles est obligatoire et les postes de travail ont été réaménagés pour assurer les règles de distanciation sociale.
Un cluster actif dans l’Oise
Au-delà des deux foyers dans le Nord et le Pas-de-Calais annoncés par le Ministre de la Santé, un "cluster" actif a été dévoilé par l’ARS, situé au centre Coallia de Compiègne, un foyer d’hébergement de demandeurs d’asile et de travailleurs migrants."Un premier cas a été déclaré le 7 mai dans le foyer de travailleurs, un deuxième le 12, qui est actuellemment à l'hôpital mais sans trop de gravité. Nous avons testé tous l'étage et 3 cas supplémentaires ont été avérés", détaille Eric Nicaise, directeur de la structure, confirmant une information du Parisien. C'est à ce moment que la direction préfère jouer la carte de la prudence et lancer une grande campagne de test sur l'ensemble des trois immeubles qui composent le centre. Cela réprésente 200 personnes hébergées, et 16 salariés.