L'enquête sur la mort de la journaliste maltaise Daphne Caruana Galizia, a permis à une équipe de journalistes de dévoiler un réseau de blanchiment d'argent. Ce réseau remonterait notamment jusqu'à l'entreprise de draps de luxe Porthault, basée à Cambrai.
L'entreprise cambrésienne Porthault, spécialisée dans le linge de maison de luxe existe depuis 1920 et emploie encore une soixantaine de personnes. Lorsqu'elle a été reprise en 2015 par la société Héritage Collection, aujourd'hui au centre de la polémique, personne ne savait exactement qui était derrière les investisseurs. Selon l'enquête des journalistes de France info et du journal Le Monde, ce serait donc des oligarques d'Azerbaïdjan, qui financeraient la société avec de l'argent sale.
Dans un communiqué, le nouveau président de Porthault Frédéric Saint-Romain déclare que les sociétés du groupe Héritage Collection "sont en parfaite conformité avec toutes les exigences légales et réglementaires. Tous les contrôles bancaires français et européens ont été effectués et validés et nos sociétés travaillent en toute transparence". Il assure vouloir poursuivre " l'exercice de nos métiers d'excellence dans les mois et les années qui viennent".
La directrice du site cambrésien jointe par La Voix du Nord a déclaré : " nous ne savons pas ce qu'il va se passer maintenant...Nous ne savons pas ce qu'il y a derrière tout ça" . Selon le journal régional, en comité d'entreprise, la question sur la provenance des investissements avait été posée, sans réponse. Aujourd'hui la soixantaine de salariés ignore ce que va être son avenir si des poursuites judiciaires sont engagées à la suite de l'enquête journalistique.
Quel rapport avec l'assassinat d'une journaliste maltaise ?
Le projet Daphne est né à la suite de l'assassinat de la journaliste maltaise Daphne Caruana Galizia, qui enquêtait sur la Pilatus Bank. 45 journaliste de 18 médias internationaux ont décidé de reprendre son enquête. Ils ont alors découverts "comment les oligarques azerbaïdjanais passent par Malte pour prendre le contrôle d'entreprises françaises".La Pilatus Bank est soupçonnée de faire entrer en Europe via Malte des capitaux de la dictature d'Azebaïdjan. Une partie de ses fond a servi à acheter trois entreprises françaises fleuron du patrimoine, une fabrique de porcelaine de Limoges, un fabriquant de figurines et la société Porthault à Cambrai.