Comme tous les lundis de Pâques, les habitants de Cassel se sont réveillés tôt ce matin au son du tambour major des carnavaleux. Bernard Minne, tambour-major de Cassel depuis 50 ans, l'a dirigé pour la dernière fois.
Au signal du tambour-major, la fête commence. Il est six heures du matin, c'est la tradition du réveil du lundi de Pâques à Cassel. Mais cette année n'est pas une année comme les autres. Bernard Minne a le coeur gros : il s'apprète à réveiller la ville avec sa bande une dernière fois. Ce Casselois est tambour-major depuis 50 ans : "J'ai remplacé mon père en 1969", se souvient-il.
Sur la place, carnavaleux et musiciens sont là pour l'accueillir. De nombreux tambours majors des carnavals voisins aussi, solidaires avec celui qui part. La lune est haute encore. Bernard enfile son chapeau, son épouse en pleurs à ses côtés.
6 heures : le signal est donné. C'est parti pour une longue déambulation dans les rues de Cassel. Tout est bon pour faire du bruit, même les ustensiles de cuisine sont de sortie. En ce lundi de Pâques et comme le veut la tradition, les carnavaleux n'ont oublié aucune rue du village. Un joyeux défilé ponctué de quelques arrêts en "chapelle". "Je suis heureux, lance Bernard. Il y a du monde, c'est maginfique !"
La tradition du réveil remonte aux années 1840, tout comme les géants, Reuze Maman et Reuze Papa. Ils sont la fierté des Casselois. "Ce sont des géants qui sont portés, ce qui est rare parce que beaucoup de géants sont tirés. Preuve de leur caractère unique, ils ont été classés au patrimoine mondial de l'Unesco", explique un porteur.
La journée ne fait que commencer, puisque les rues de Cassel vibreront encore cet après-midi au son des tambours et des chants de plusieurs centaines de personnes pour ce dernier carnaval des Flandres de la saison. Bernard minne, lui, laissera la place à son fils l'année prochaine.