Pour faire face au surcroît de travail liée au coronavirus Covid-19, le centre de régulation du SAMU de Lille a recruté dans l'urgence une soixantaine d'étudiants en médecine, tous rémunérés, pour répondre aux nombreux appels.
Romane Perez est étudiante en 5e année de médecine à Lille. Depuis mardi, elle répond aux appels liés au coronavirus Covid-19 au centre de régulation du SAMU de Lille. "Ils ont proposé à des étudiants de la fac de venir les aider si on pouvait", nous confie-t-elle. "On a eu une petite formation au début et on prend les appels. Les gens sont assez sympas au téléphone et on est bien entourés. Si les gens reviennent d'une zone à risque ou s'ils ont des symptomes de type toux, fiève ou difficultés respiratoires, on les passe au médecin du SAMU qui prend en charge pour voir s'il faut envoyer une équipe en fonction".
Assise à un poste juste à côté d'elle, Agathe Piette est elle aussi en 5e année de médecine. "C'est ma troisième demi-journée", nous indique-t-elle. "Au début, c'est un peu stressant, mais là on commence à mieux gérer le stress. J'avais rendez-vous ici dans le cadre de mon stage, j'ai demandé comment ça se passait et j'ai été recrutée".
Au total, une soixantaine d'étudiants en médecine viennent actuellement renforcer à tour de rôle les équipes du SAMU au centre de régulation de Lille qui croule actuellement sous les appels téléphoniques. Rien que mardi, plus de 3000 appels ont été traités. C'est plus du double d'une journée ordinaire. 600 d'entre eux provenaient de l'Oise, l'un des foyers de contamination, où les services médicaux sont débordés et les appels les moins urgents transférés à Lille.
"Nous avons une compétence de coordination, de renfort, sur l'ensemble de la zone, c'est-à-dire les cinq départements de l'Oise, de la Somme, de l'Aisne, du Pas-de-Calais et du Nord", explique le Dr Roch Joly, chef de service adjoint du SAMU zonal Nord. "Techniquement, on peut monter jusqu'à une quarantaine de postes activés. Ça signifie une ressource humaine importante."
"Nous avons le concours de nos agents hospitaliers, secrétaires et infirmiers, et la main forte de la faculté de médecine de Lille avec ses étudiants que nous formons nous-mêmes en moins d'une heure et qui sont nos opérateurs", poursuit-il.
Une vingtaine d'étudiants supplémentaires sont en cours de formation et seront bientôt opérationnels. Tous sont rémunérés pour leurs services.
"On ne doit appeler le SAMU que si on est malade, qu'on a 38 de température, un syndrome grippal, une infection respiratoire et surtout qu'on revient d'une zone à risque/ Sinon, on s'adresse à son médecin traitant", a rappelé en début de semaine le Dr Patrick Goldstein, responsable médical du pôle urgence du CHU de Lille.