Coronavirus : "Il ne s'en sort pas, il se bat...", témoigne la famille d'André, 65 ans, en réanimation depuis 10 jours

La famille d'André Lefebvre, 65 ans, en réanimation depuis 10 jours à cause du coronavirus, témoigne. Le combat, la maladie, la solitude, le confinement, l'espoir, le courage, la patience.

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"Nous l’avons vu partir en ambulance. Nous étions sur le pas de la porte. Nous lui avons dit au revoir". C'était lundi 23 mars. Depuis, la famille Lefebvre n'a plus vu André, 65 ans. Cet habitant de Saint-Sylvestre-Cappel (près d'Hazebrouck dans le Nord) a été contaminé au coronavirus Covid-19. Il est hospitalisé à l'hôpital Salengro à Lille.

"Il est en soins intensifs, explique son épouse Liliane. Les médecins l'ont placé en coma artificiel. Il est intubé, sous assistance respiratoire." 10 jours éprouvants pour André Lefebvre, avec parfois du mieux et des rechutes inquiétantes.

Deux fois par jour, Michaël, 35 ans, aîné des trois enfants, appelle l'hôpital pour avoir des nouvelles : "Les médecins nous expliquent ouvertement que, lorsqu'il y a une petite amélioration, il faut se méfier, que ça peut chuter à tout moment. Il y a des hauts et des bas. Une bonne nouvelle ne permet surtout pas de crier victoire".
 
Une épreuve vécue en famille, à distance, en confinement. Malgré les très nombreux messages de soutien, la situation est très difficile à vivre. "Ce qui est terrible, c'est qu'on ne l'a pas vu depuis 10 jours. On ne peut pas communiquer. Les visites ne sont pas autorisées. C'est cruel. L'évolution, on ne peut pas le voir. C'est un double coup. La maladie brutale, ça fait un choc. Et le lendemain, on se rend compte qu'on ne peut pas aller le voir. C'est une charge psychologique lourde, c'est vraiment compliqué."
 

Essai clinique


André Lefebvre, 65 ans, est une preuve de plus que le coronavirus n'épargne personne. Pas même les sportifs, en bonne santé. Lui est un adepte de la course à pied. Il y a 3 semaines, il avait même participé à un trail. A Saint-Sylvestre Cappel et dans les Flandres, il est connu pour son implication associative. "Dès le départ, il a respecté le confinement, raconte son épouse. Et puis, un jour, il s'est senti dans un état fébrile, grippal. Il ne s'est pas inquiété. Mais il a commencé à avoir de la fièvre, des tremblements, une forte toux. Il faisait des tests conseillés par les médecins ou à la télé, comme arrêter sa respiration pendant 10 secondes, ça allait. Lundi dernier, il a eu des convulsions, il tremblait fortement dans le canapé. Le médecin a conseillé d'aller à l'hôpital. Apparemment, les poumons étaient déjà infectés."

André Lefebvre n'a pas d'antécédents médicaux et était en forme ces derniers temps. Il construisait une maison dans un village voisin, avec son fils. C'est ce dernier qui a donné l'accord aux médecins pour que son père participe au programme Discovery, un essai clinique européen auquel participe notamment le CHU de Lille (800 Français en tout). "Il en avait discuté avec le médecin réanimateur le jour de son arrivée à l'hôpital, explique, combatif, Michaël Lefebvre. Après, ils l'ont endormi. J'ai donné mon accord pour intégrer ce programme. Il y a cinq branches, cinq traitements. C'est tiré au sort pour chaque patient. Lui suit un traitement à base de Kaletra (antiviral utilisé pour le VIH) et d'Interferon (pour les hépatithes). Toutes les données sont récoltées pour l'INSERM".

Les médecins vont tenter de réveiller André Lefebvre dans les heures qui viennent. Et vérifier que les poumons fonctionnent. "Il ne s'en sort pas, il se bat... Chaque jour est une bataille gagnée dans cette guerre mais il peut perdre la guerre...."
 

 
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