Alors que le gouvernement anticipe des coupures organisées d'électricité, plusieurs services seront épargnés comme les secours ou les hôpitaux. Les agriculteurs et particulièrement les éleveurs militent pour faire partie de cette catégorie.
Depuis le 29 novembre, le gouvernement prépare les Français : nous risquons des coupures d'électricité cet hiver. Si le Réseau du Transport d'Electricité (RTE) estime qu'elles sont encore évitables, il n'en reste pas moins que les pouvoirs publics diffusent largement le futur protocole des "délestages".
Très peu de sites y couperont, hormis les services de secours, de soins et de police, et les sites critiques ou sensibles pour la défense de l'Etat. Alors que le secteur agricole représente environ 3% de la production d'électricité française, aucune annonce spécifique n'a été faite concernant les agriculteurs.
"On est en pleine interrogation, on se demande comment ça va se passer, s'inquiète Jean-Pierre Clipet, de la FDSEA 62. Nous ne sommes pas sur la liste des prioritaires, on est en campagne donc on a peu de chance d'être raccordés aux lignes des sites prioritaires."
"Nous demandons à être prioritaires car nous sommes indispensables"
Les agriculteurs demandent donc à être ajouté à la liste des secteurs exemptés de coupure, particulièrement ceux qui tiennent un élevage. "Nous avons des besoins le matin et le soir, donc dans les heures de pointe qui seront concernées par les coupures. On a des animaux, on doit faire la traite, c'est impossible de couper le chauffage et la ventilation comme ça dans une exploitation. On a aussi des réserves en chambre froide : des pommes de terre, des endives... Au final, c'est une perte de production et une perte de qualité, et des animaux qui vont être chamboulés."
D'autant que tous ses confrères ne sont pas équipés d'une production électrique de secours. "Nous demandons à être prioritaires car nous sommes indispensables, plaide Jean-Pierre Clipet. Au moins garantir qu'il n'y aura pas de coupures dans nos fermes, mais on est dans une incertitude complète."
Un "système de référents" en cas de coupures
Régis Desrumaux, président de la FDSEA de l'Oise, abonde en ce sens. "C'est une demande qui est faite au niveau national, il faut que l'agriculture soit prioritaire, et nous on pousse aussi là-dessus. On croise les doigts, surtout dans l'élevage, mais pas que ! Il faut chauffer les animaux, mais il faut aussi garder ses frigos à température, chauffer ses serres..."
Le syndicat commence tout de même à prévoir des procédures de secours, pour éviter les catastrophes dans les exploitations. "Comme dans beaucoup de professions, il y a eu de nombreux achats de groupes électrogènes, mais tous les confrères n'ont pas les moyens de s'en procurer un, on y réfléchit justement. On va certainement mettre en place un système de référents, des personnes qui en sont équipées et qui pourront alimenter d'autres exploitations. Ce sont des réflexions qui sont en cours." illustre Régis Desrumaux.
Selon les deux représentants syndicaux, les échanges avec le gouvernement sur le sujet en sont au stade de la "première demande" et se poursuivront dans les prochaines semaines.