L'ARS a publié le 14 avril son bilan hebdomadaire de la situation de l'épidémie de covid-19 dans les Hauts-de-France. Le chiffre-clé de la tension hospitalière reste sous contrôle, même si d'autres indicateurs, aujourd'hui moins pertinents, semblent moins rassurants.
L'Agence Régionale de Santé a publié ce 14 avril son point hebdomadaire sur la situation du Covid-19 dans les Hauts-de-France. Les indicateurs de l'épidémie restent stables, voire dénotent de légères améliorations, avec des différences parfois significatives selon les départements. Mais la pertinence et la lecture de ces indicateurs évolue en même temps que la pandémie.
Le taux d'incidence encore haut mais à relativiser
D'abord, le taux d'incidence, c'est-à-dire le nombre de cas positifs sur 7 jours pour 100 000 habitants, est établi à 1466 au niveau régional. Le taux d'incidence le plus élevé est observé dans la Somme, avec un taux de 1634. A l'inverse, c'est le département de l'Oise qui s'en sort le mieux, avec un taux d'incidence réduit à 1318. Ces chiffres peuvent paraître toujours alarmants lorsque l'on se souvent qu'en fin d'année 2021 encore, le seuil d'alerte était déclaré à 50 cas sur 7 jours pour 100 000 habitants.
Mais pour le Dr Luc Dauchet, épidémiologiste au CHU de Lille, l'indicateur du taux d'incidence a tout simplement perdu de sa pertinence avec l'évolution de l'épidémie. "Les seuils qui existaient jusque fin 2021 n'ont plus de sens aujourd'hui. On avait effectivement un taux d'alerte relativement bas, parce que le virus avait un taux de circulation qui était bas mais des niveaux d'hospitalisation élevés, décrypte le spécialiste. Depuis le variant Omicron, et une vaccination massive, l'apparition de formes graves est plus faible. Ce qui fait le niveau d'alerte, c'est finalement plus le nombre d'hospitalisations que le taux d'incidence."
A l'hôpital, "une vague assez modérée"
Dans les Hauts-de-France, au 13 avril, 2376 personnes sont encore hospitalisées pour covid-19, dont 155 cas graves ayant nécessité un placement en service de réanimation. Le Nord représente plus de 50% de ce chiffre, avec 1235 personnes prises en charge à l'hôpital. L'Aisne, l'Oise et la Somme restent sous la barre des 300 hospitalisations. Ces chiffres sont sensiblement stables par rapport à ceux de la semaine précédente.
"Ce qui est intéressant à regarder, c'est le taux d'occupation en réanimation, et dans les Hauts-de-France on est à 35%. Cela veut dire que les patients atteints du covid occupent actuellement 35% des lits disponibles habituellement en réanimation. En ce moment, bien sûr, cela pèse sur le système hospitaliser, mais nous ne sommes pas saturés. En mars 2021, nous étions montés à plus de 150%. Sur le plan des hospitalisations, c'est donc une vague assez modérée" rappelle le Dr Dauchet.
Le spécialiste reste assez rassurant sur l'évolution de la situation. "Nous verrons bien à l'automne, mais on se dirige plutôt vers un virus qui va continuer à circuler de manière importante et un peu chronique, mais dans au sein d'une population plus immunisée, avec moins de formes graves et de saturation hospitalière. Je ne connais pas tout des nouveaux variants mais, pour le virus, le fait d'être plus agressif n'a pas beaucoup d'intérêt; Les variants qui sont favorisés sont les plus transmissibles, mais pas forcément les plus dangereux."