Covid-19. Face à la fermeture des discothèques, les professionnels du monde de la nuit saisissent le conseil d'Etat et dénoncent une "chasse aux sorcières"

Le syndicat national des discothèques et des lieux de loisirs (SNDLL) a saisi le conseil d'Etat après la décision du gouvernement de fermer les boites de nuit du 10 décembre 2021 au 6 janvier 2022. Dans les Hauts-de-France, on dénonce une discrimination injuste.

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Le monde de la nuit engage un bras de fer avec le gouvernement après l'annonce de la fermeture des discothèques pendant 4 semaines. Dans un communiqué du SNDLL, le président Christian Jouny accuse une "chasse aux sorcières" alors que "les bars, les restaurants à ambiance musicale, les associations sportives et culturelles organisent sans contrôle drastique une multitude de soirées dansantes sans aucune difficulté."

Cette saisine du Conseil d'Etat "est logique", selon Morgan Dalle, représentant de SOS CHRD (Café, Hôtel, Restaurant, Discothèque) en détresse et patron de l'Antique à Béthune (Pas-de-Calais). 

"Nous sommes fermés alors que le conseil d'Etat a rappelé en juin dernier qu'il ne serait pas possible de conserver les discothèques fermées si les activités cousines et similaires étaient maintenues." Les concerts, les bars de nuit et les discothèques doivent être mis sur la même ligne, selon les professionnels de la nuit. Un décret du gouvernement a toutefois été publié mercredi 8 décembre pour interdire aux clients de danser dans les bars et restaurants jusqu'au 6 janvier. 

Pas de "concertation"

Morgan Dalle ajoute qu'il n'y a eu aucune concertation avant la décision officielle. Le décret gouvernemental du 7 décembre dernier est tombé sans prévenir, ne leur laissant aucune marge de manoeuvre. "On était les seuls bunkers sanitaires, on le ressent comme une trahison car on avait une sorte de deal informel avec l'Etat. On a la sensation d'avoir été pris pour des idiots.

Une décision "illogique" à un moment où "on laisse le concert de Ninho qui rassemble 17.000 personnes dans l'AccorHotel Arena à Paris" deux soirs d'affilée. Il pointe également du doigt "un président qui avait dit que ce serait un quinquennat des luttes contre les discriminations" mais qui "discrimine" le monde de la nuit.

On ne peut pas fermer 1000 discothèques si on laisse le concert de Ninho qui rassemble 15.000 personnes dans l'Accor Arena à Paris.

Morgan Dalle

Patron de l'Antique à Béthune

Le SNDLL, de son côté, fait part d'un sentiment d'injustice à l'heure où des "espaces de danse, des lieux de fête, dans tous les autres commerces ouverts sans contrôle de la pièce d’identité avec le passe-sanitaire, parfois même sans passe-sanitaire, sans port de masque, sans geste barrière" se multiplient.

De la même manière, "qu’à l’été 2020, les fêtes de fin d’année 2021 vont rassembler des milliers de fêtards dans des lieux insécurisés à tous égards, qui vont de fait, se transformer en espaces de contamination".

Le sentiment d'être des "bouc-émissaires"

Mais les discothèques sont-ils des lieux de contamination en série ? Pour Morgan Dalle, les discothèques ont "fermé pendant les quatre premières vagues, ça n'a rien changé." Avec ses collègues,  il a le sentiment "de servir de bouc-émissaires, d'être responsables du manque de lit dans les hôpitaux, on nous tient responsables de tout. On est la plus petite corporation dans l'économie."

Un constat partagé par Christian Jouny pour qui le gouvernement "livre à l’opinion publique notre profession en voulant apparaitre comme l’autorité exemplaire ayant décidé la fermeture de nos établissements comme si nous étions la  principale cause de la reprise de la pandémie". 

On a le sentiment de servir de bouc-émissaires, d'être responsables du manque de lit dans les hôpitaux, on nous tient responsables de tout. On est la plus petite corporation dans l'économie.

Morgan Dalle

Patron de l'Antique à Béthune

Morgan Dalle souligne la mise à l'arrêt de "40.000 emplois directs", beaucoup plus "qu'Amazon qui est à 15.000. Est-ce qu'on aurait fermé Amazon sans concertation ?"

L'espoir demeure toutefois "pour que le gouvernement revoit sa position car le conseil d'Etat avait lancé un avertissement au gouvernement en juin."  Le juge des référés a fixé l'audience publique au 20 décembre à 10h30. 

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