Covid-19 : les chiffres qui montrent que nous sommes entrés dans la 5ème vague dans le Nord et le Pas-de-Calais

La cinquième vague de l'épidémie est bien là. D'après Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, elle est même fulgurante. À proximité des Pays-bas et de la Belgique où les contaminations explosent, le Nord et le Pas-de-Calais ne sont pas épargnés par cette remontée.

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Depuis quelques jours, les contaminations repartent à la hausse en France où près de 20 000 nouveaux cas positifs ont été recensés rien que sur la journée d’hier, dimanche 21 novembre. Les départements du Nord et du Pas-de-Calais ne font pas exception à la règle. Dans le premier, le taux d’incidence atteint dangereusement le seuil d’alerte maximal fixé par les autorités à 250. Dans le second, celui-ci a plus que doublé ces sept derniers jours.  

Alors que de nouvelles mesures pour tenter de freiner l’augmentation de l’épidémie ont été mises en place à l’échelle du département du Nord, certaines communes du Pas-de-Calais comme le Touquet ont réinstauré l’obligation du port du masque en extérieur.

De l’aveu des scientifiques interrogés, nous sommes entrés dans la cinquième vague de l’épidémie, même s’il faut relativiser par rapport à la flambée des contaminations enregistrée il y a un an. "La progression de la contamination nous indique que le variant Delta est en train de circuler massivement chez les non-vaccinés, explique Philippe Amouyel, épidémiologiste et professeur de Santé Publique au CHU de Lille. En revanche, on constate que dans les hospitalisations et en réanimation, la courbe monte mais pas à la même vitesse. C’est tout l’intérêt de la vaccination qui découple l’augmentation des cas des hospitalisations et des entrées en réanimation".  

+70% de cas positifs dans le Nord en une semaine

Pour se rendre compte de l’augmentation du nombre de cas positifs détectés ces derniers jours, il faut s’appuyer sur des graphiques. Celui-ci illustre l’évolution du taux d’incidence depuis une année dans le département du Nord. 

Il permet ainsi de constater les différentes vagues successives que nous avons traversées :

  • en octobre et novembre 2020, la deuxième vague qui s’est soldée par l’instauration d’un confinement,
  • en avril 2021, la troisième vague et le troisième confinement,
  • en août 2021, la quatrième vague, moins forte dans le Nord qu’à l’échelle de la France

Depuis le début du mois d’octobre, les cas positifs repartent à la hausse. "Les contaminations sont estimées par des systèmes de tests qui sont faits à la demande par les gens et ne reflètent que très impartialement le déplacement de l’épidémie, tient à rappeler Philippe Amouyel. En revanche, ce que l’on voit, c’est la tendance. Elle est clairement à la hausse. On assiste au démarrage d’une courbe exponentielle, c’est-à-dire des temps de doublement du nombre de cas qui nous amènent à des chiffres élevés".

Comme le montre ce second graphique, le taux d’incidence enregistré dans le Nord a augmenté de 70% sur les 7 derniers jours, pour atteindre 210 cas positifs pour 100 000 habitants au 18 novembre. Un taux d’ores et déjà supérieur à celui enregistré au pic de la 4ème vague dans le département.  

Et le constat est le même dans le département voisin du Pas-de-Calais, où le taux d’incidence a été multiplié par deux sur les sept derniers jours, même s’il reste actuellement en-deçà de la moyenne nationale.  

Selon l’épidémiologiste, cette augmentation notable des contaminations est liée au relâchement des gestes barrières. "Il faut réappliquer ces différentes mesures barrières pour éviter un pic lié à ces nouveaux variants".

Des règles désormais connues de tous mais qu’il est bon de rappeler. "Continuer la vaccination, reporter le masque, se relaver les mains, bien aérer les pièces, avoir une certaine distance sociale, éviter les serrements de main et les bises, liste Philippe Amouyel. Et enfin faire en sorte que les personnes qui ont besoin d’une troisième dose parce qu’ils arrivent à six mois se fassent vacciner. On pourra ainsi tamponner cette vague et passer un Noël serein".  

Les hospitalisations augmentent doucement

Comme nous l’avons appris depuis désormais un an et demi, plus de 80% des personnes positives au Covid-19 sont asymptomatiques. Pour les autres, lorsque les cas deviennent plus graves, les patients sont ensuite hospitalisés et certains transférés dans des unités de soins critiques.  

À ce jour, 301 personnes positives au Covid-19 sont hospitalisées dans les établissements hospitaliers du Nord. Soit une hausse de 30% depuis le début du mois de novembre.

Des données bien éloignées de celles enregistrées il y a un an jour pour jour, où plus de 1600 patients étaient hospitalisés dans le département après avoir été contaminés. Selon Philippe Amouyel, aucun doute, c’est bel et bien grâce au vaccin que les patients admis à l'hôpital sont moins nombreux. "Sur 10 personnes hospitalisées, il y en a neuf qui sont non-vaccinées contre une vaccinée", avance le professeur de Santé Publique. D’après les dernières données transmises par l’Agence Régionale de Santé (ARS) des Hauts-de-France, près de 9 habitants de la région sur 10 éligibles sont totalement vaccinés.  

Mais prudence, dit-il, car il faut attendre plusieurs semaines entre la hausse des cas positifs détectés et l’impact sur l’occupation des lits dans les hôpitaux pour mesurer l’ampleur de la vague. À ce jour, 60 lits de soins critiques sont occupés par des patients Covid-19 dans le Nord. Dans le département voisin du Pas-de-Calais, 120 patients sont hospitalisés, dont 10 dans les services de réanimation.

La proximité du Nord avec la Belgique, où les cas flambent, est-elle un élément d’explication ?   

De l’autre côté de la frontière, les contaminations explosent. En Belgique, le taux d’incidence sur les 14 derniers jours atteint 1346 cas positifs pour 100 000 habitants. Plus catastrophique encore, les contaminations enregistrées dans la province de Flandre Occidentale, s’étalant de La Panne à Courtrai, enregistre un taux d’incidence avoisinant les 2 000. Plus de 14% des tests réalisés dans la population générale s’avèrent positifs, tandis que ce taux dépasse les 22% pour les enfants de moins de 10 ans.

Des mesures restrictives ont été annoncées ces derniers jours, comme le retour de la généralisation du port du masque ou le télétravail obligatoire. Autre symbole de cette flambée des cas, la ville de Gand a annulé toutes ses festivités de fin d’année pour éviter une explosion des cas liée aux rassemblements.  

Selon l’épidémiologiste Philippe Amouyel, aucune crainte à avoir sur la transmission inter-pays. "Il y a peu de mouvements entre pays et la France a mis en place un certain nombre de mesures avec la Belgique, notamment la réalisation de tests sous 24 heures, indique-t-il. Les taux qui flambent en Belgique sont probablement liés à l’arrivée tardive d’un pass sanitaire qui a laissé évoluer de manière trop rapide la situation". Chez nos voisins belges, le Covid Safe Ticket – équivalent de notre pass sanitaire – a été généralisé à tout le pays le 1er novembre dernier.

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