La vie économique de Denain (Nord) est au ralenti. Pour la députée-maire PS, Anne-Lise Dufour, la ville est en danger et la situation est insoutenable. Elle en appelle à la République.
En 40 ans, Denain a vu le niveau de vie de ses habitants chuter. La fermeture des usines de cette ancienne capitale du charbon et de l'acier à la fin des années 70 a poussé plus de 8 000 personnes à déserter la ville du Nord.
"La désindustrialisation massive a fait de Denain une ville abandonnée dans laquelle il n'y a quasiment pas eu d'investissement" déplore Anne-Lise Dufour, la députée-maire.
Si le nombre d'habitants se stabilise, ces derniers vivent avec moins de 800 euros par mois de moyenne, soit en-dessous du seuil de pauvreté. S'ajoute à cela le taux de chômage de 50% chez les jeunes âgés de 18 à 25 ans comme l'a indiquée Anne-Lise Dufour lors d'un conseil municipal ainsi qu'une espérance de vie moyenne de 58 ans, hommes et femmes confondus (contre 82 ans au niveau national).
Un comité interministériel
"A Denain, la situation est devenue intenable, ingérable, inacceptable. Les Denaisiens en ont marre et moi aussi. J'ai alerté, j'ai saisi les différentes personnes qui sont capables de nous donner de l'aide. J'ai vu le Premier ministre, la ministre de l'Education nationale. On a eu des moyens, des postes, des aides diverses notamment des subventions d'Etat, mais ce n'est pas assez" explique la maire de Denain, qui évoque également un problème de marchands de sommeil qui attirent "des populations d'une encore plus grande précarité".Anne-Lise Dufour en appelle "à un comité interministériel pour que tous les ministres se penchent sur le cas de Denain. Il doit y avoir une intervention massive du gouvernement et en urgence".
Les principaux points noirs de la ville concernent la sécurité, l'économie et le logement.