La députée-maire PS de Denain, Anne-Lise Dufour-Tonini a annoncé lundi sa candidature aux élections législatives dans la 19e circonscription du Nord, convoitée par le Front National.
A Denain, chacun fourbit ses armes. Face à la mairie, le local de campagne d'Anne-Lise Dufour-Tonini prend forme. Ici, tout le monde l'appelle par son prénom et elle connaît celui de nombre de ses administrés. Une proximité sur laquelle elle compte pour garder son siège. Mais la députée-amire socialiste le sait, la campagne qui s'ouvre sera particulièrement difficile et elle devra répondre de son bilan.
"J'ai déjà obtenu beaucoup", estime celle qui a pris la succession de l'ancien député-maire Patrick Roy, décédé en 2011. "Le plan Marshall a vraiment contribué à ce que sur Denain, sur tout le Denaisis et la circonscription, nous ayons des moyens, des moyens nombreux. Ils doivent continuer à tomber sur ce territoire et la seule députée qui va pouvoir représenter ce territoire et aller frapper aux bonnes portes, c'est celle qui sait déjà le faire, c'est moi." En cas de réélection, elle devra toutefois lâcher son fauteuil de maire, conformément aux nouvelles règles de non-cumul.
Depuis la fermeture d'Usinor dans les années 1970, Denain peine à se relever. Le taux de chômage est supérieur à 32%. Dimanche dernier, lors du second tour de la présidentielle, Marine Le Pen est arrivée en tête dans cette ville (57,46%) et a remporté 58,33% des suffrages sur la circonscription. Le Front National nourrit donc quelques ambitions pour les législatives, avec le parachutage d'un des cadres du parti, Sébastien Chenu, conseiller régional et secrétaire départemental du parti dans le Nord. Ce transfuge de l'UMP, désormais proche de Marine Le Pen, aimerait faire de Denain, un nouveau fief "frontiste", comme à Hénin-Beaumont. "Je suis venu ici parce qu'il y a tellement à faire dans cette circonscription", estime le candidat. "Ici les habitants sont les premières victimes des politiques qui ont été menées jusqu'à présent et seront les premières victimes de la politique d'Emmanuel Macron. Donc, ici, les habitants ne veulent pas être représentés par un relais d'Emmanuel Macron. Les habitantes et les habitants veulent quelqu'un qui les défend et les protège. C'est ma mission".
Si huit candidats sont déclarés dans la 19e circonscription du Nord, la campagne s'ouvre sur la perspective d'un duel PS/FN dont l'issue se scellera dans les urnes, en juin prochain.