“Des vitesses dangereusement excessives” : le maire d’Hellemmes veut réglementer la conduite des véhicules puissants par les jeunes

Dans une tribune publiée à l'occasion du congrès des maires du Nord, Franck Gherbi, maire d'Hellemmes propose l’interdiction de la conduite de voitures puissantes aux jeunes conducteurs. L’édile revient pour France 3 sur cette prise de position.

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Le sujet est pour lui “de plus en plus préoccupant”. Franck Gherbi, maire de la ville d’Hellemmes, s’inquiète des habitudes de conduite des jeunes avec les véhicules “de forte puissance”. 

Dans une tribune publiée fin septembre, il pointe du doigt “la mise en danger des usagers de la route par des conducteurs avec peu voire pas d’expérience, au volant de véhicules surpuissants, souvent loués sans contrôles rigoureux.” Dans sa commune de 18 000 habitants, l’édile affirme avoir été témoin de différents incidents en lien avec ces locations.

Pourquoi interdire la conduite de véhicules puissants aux jeunes ?

"C’est plutôt lié à la date d’obtention du permis qu’à l’âge. C'est très simple : à Hellemmes, on est sur le chemin entre Lille, Villeneuve-d’Ascq et Mons-en-Baroeul. En tant que maire, je vois passer depuis quelques mois des véhicules puissants, jusqu’à 600 chevaux. Et j’ai remarqué qu’ils étaient conduits par de jeunes conducteurs, inexpérimentés.

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Je m’étonnais de voir ces véhicules immatriculés à l’étranger conduits par des Français mais il s’avère qu’on peut les louer assez facilement. J’ai donc découvert qu'il y avait des jeunes qui louent des voitures à plusieurs, alors qu’ils ont le permis depuis quelques semaines. Ils se retrouvent ainsi au volant de voitures de marque étrangère, à propulsion, avec beaucoup de puissance aux roues arrière."

Quels problèmes cela pose-t-il ? 

"Le week-end, on a du mobilier urbain abîmé à tous les coins de rues, des accidents, des voitures retournées. Surtout, les habitants viennent me voir, en me disant : “Monsieur le maire, il y a des véhicules qui nous mettent en danger”. En plus, on développe les mobilités douces… Alors imaginez quand vous roulez à vélo et que vous êtes doublé par un véhicule à 80km/h ! C’est perçu comme une situation de violence.

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Avec ces véhicules puissants conduits par des personnes inexpérimentées, on arrive à cet accident que je prends en exemple : quatre jeunes de Comines, décédés au volant d’un véhicule de 600 chevaux, alors qu’ils allaient à un mariage… Et on se retrouve avec un drame horrible qui ne serait pas arrivé s’ils n’avaient pas le droit de conduire ce type de véhicule. Ces incidents sont très nombreux, partout en France. D’où l’intérêt de réglementer."

Quelles autres solutions avez-vous envisagées ? 

"On a vraiment du mal à lutter contre ça. On a fait passer les rues à 30km/h mais ces véhicules ne respectent pas. La police a beaucoup de mal à tracer les conducteurs et à savoir qui est au volant – comme pour les véhicules dotés de plaques “WW”, les plaques de garage. Les sociétés sont peu coopérantes."

Quelle forme pourrait prendre cette réglementation ? 

"Je propose la création d’un permis B2. Depuis la mise en place du permis A2 pour les motos [pour obtenir le permis A et conduire de grosses cylindrées, vous devez avoir le permis moto A2 depuis 2 ans ou plus, NDLR] on ne voit plus beaucoup d’accidents.

On l’a fait pour les motards et pas pour les voitures : est-ce qu’on ne peut pas réfléchir à réglementer l’accès aux voitures puissantes ? Donc on aurait déjà le permis B2 puis on pourrait avoir le permis B, pour pouvoir conduire celles-ci. Ainsi, les conducteurs auraient déjà l’habitude de la route et ne se laisseraient pas surprendre par un nid-de-poule, par exemple.

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Donc je porte le sujet en débat public et le propose à la loi : j’ai interpellé les sénateurs de mon secteur, Audrey Linkenheld et Patrick Kanner, pour voir ce qu’il était possible de faire.

L’idée, c’est de protéger les jeunes conducteurs, de leur permettre de monter en compétence puis de pouvoir conduire ce type de véhicules. Les drames ne doivent plus se reproduire. On ne peut pas laisser faire comme à Comines : des vies gaspillées par l’inexpérience."

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