Professeur spécialisé sur la question des maladies cardio-vasculaires, Jean-Charles Fruchart s'est éteint le 17 septembre 2024 à l'âge de 78 ans. Multi récompensé par ses pairs scientifiques, ce Nordiste a dédié sa vie à la recherche sur l'athérosclérose.
Officier de la Légion d'honneur, grande médaille d'or du centenaire de l'Institut Pasteur de Lille, professeur à l'Université de Lille et chercheur émérite sur les maladies cardio-vasculaires, Jean-Charles Fruchart s'est éteint le 17 septembre à l'âge de 78 ans.
Connu et reconnu en France et à l'international pour ses travaux sur l'athérosclérose ; maladie qui provoque le dépôt de lipides sur la paroi des artères, il était originaire de Cauchy-à-la-Tour dans le Pas-de-Calais.
Un chercheur en Nord
Après une scolarité au Lycée Louis Blaringhem de Béthune, il poursuivra ses études à l'université de Lille, obtenant un doctorat de sciences pharmaceutiques et de biologie humaine.
Maître de conférence et praticien hospitalier durant les années 70, c'est en 1984 qu'il intégrera l'Institut Pasteur de Lille. Il y constitue la première équipe qui s'intéresse aux maladies cardiovasculaires et métaboliques. C'est à ce moment qu'il dirige ses travaux fondateurs sur l'athérosclérose et la lipoprotéinémie.
"Aujourd'hui encore, les équipes de recherche travaillent sur ces pathologies et notamment l'insuffisance cardiaque pour mesurer le risque de décès précoce des jeunes patients" précisait l'Institut Pasteur de Lille à l'occasion de ses 120 ans.
En ouvrant la voie de la recherche sur ces maladies cardio-vasculaires, Jean-Charles Fruchart se crée une renommée qui dépasse les frontières du Nord Pas-de-Calais, mais aussi celles de l'hexagone. En 2013, il figure sur la liste des 400 chercheurs les plus influents au monde, aux côtés d'un autre Lillois : Philippe Froguel.
Un médicament pour le traitement du cholestérol
Ce qui a fait sa renommée, c'est la découverte du mécanisme des fibrates, une classe de médicaments utiles dans le traitement du cholestérol. Une dépêche AFP de l'époque soulignait l'importance de cette découverte.
"Une nouvelle génération de médicaments plus efficaces dans le traitement des maladies cardio-vasculaires, du diabète et de l'obésité verra le jour en 2007 ou 2008 (...).L'équipe du professeur Fruchart, travaille depuis 1992 sur des molécules (...), qui, lorsqu'elles sont activées, modifient l'expression des gènes pour notamment augmenter le taux de bon cholestérol", écrivait l'agence.
Au regard de l'évolution des modes de vie, le professeur avait anticipé l'augmentation de la mortalité liée aux maladies coronariennes. Dès lors, il a vu dans sa découverte un "énorme espoir", et il n'est pas le seul. Son médicament a suscité l'intérêt de 25 entreprises pharmaceutiques dans le monde.
Un chercheur multirécompensé
Décoré de la Légion d'honneur, il s'est entre autres vu décerner le prix Galien en 1999 et la médaille d'or de la Fondation de recherche Giovanni Lorenzini en 2003 pour ses travaux.
En 2008, la Voix du Nord titrait alors : "Jean-Charles Fruchart, scientifique nordiste, accumule les distinctions mondiales." Les colonnes du quotidien nordiste pointaient que le professeur figurait parmi les "vingt-cinq chercheurs de tous les temps ayant le plus compté", rappelant par la même occasion son implication dans la création dans l'entreprise bio pharmaceutique Genfit.
Un dernier hommage lui sera rendu le 25 septembre au cimetière du Père Lachaise à Paris, avant d'être inhumé à Marrakech le 27.
