Christophe Charles, maire d'Auby, avait annoncé sur Facebook vouloir entamer une grève de la faim ce lundi 25 novembre en soutien aux habitants de la cité de la Justice qui se plaignent de malfaçons dans la rénovation des 252 logements. Son message a été entendu, une réunion est prévue "cette semaine" avec la sous-préfecture et le bailleur. Sa grève est avortée.
Il n'aura finalement pas eu à mettre sa menace à exécution. Christophe Charles, maire d'Auby, près de Douai, n'entamera pas de grève de la faim et ne dormira pas dans une tente, comme il l'avait annoncé sur son compte Facebook, samedi 23 novembre.
L'édile avait décidé d'employer une méthode pour le moins radicale afin d'interpeller sur la situation du plan de rénovation des 252 logements de la cité de la Justice réalisée dans le cadre du plan Engagement pour le renouveau du bassin minier (ERBM). Une rénovation qui suscite de nombreuses plaintes de la part d'habitants, concernant des malfaçons de travaux et des relogements "insalubres".
Deux jours après le message, un appel du sous-préfet
Nul besoin de jeûner, son message coup de poing sur les réseaux sociaux aura suffi à faire bouger les choses. "Une réunion est prévue en urgence cette semaine, assure-t-il, après avoir reçu un coup de téléphone du sous-préfet du Nord, ce lundi 25 novembre. Elle devrait réunir la Ville, la préfecture et le bailleur Maisons & Cités, ce dernier étant en charge du projet de rénovation.
"J'avais déjà alerté plusieurs fois et ça n'avait pas bougé, explique Christophe Charles. Avec ce message, j'ai voulu marquer le coup à ma façon." L'élu dit recevoir "presque tous les jours" les doléances de riverains de la cité de la Justice remontant des problèmes liés à cette rénovation. "Alors parfois, il faut savoir taper fort."
Taille des maisons et malfaçons : des problèmes divers
Concrètement, quel est le problème de ce plan de rénovation ? "Petite taille des logements, humidité, portes qui ne ferment pas, jardins non entretenus... C'est une liste à la Prévert", rapporte le maire nordiste.
"On a perdu 10m² dans notre maison, les hauteurs de plafond sont trop petites, il y a des soucis de canalisation..."
Marina Hamzaoui, habitante de la cité de la Justice
Marina Hamzaoui fait partie des locataires qui dénoncent des malfaçons. "On a découvert un gros souci de gaz, on a perdu 10m² dans notre maison, les hauteurs de plafond sont trop petites, il y a des soucis de canalisation, détaille cette mère de famille, qui demande à être relogée hors du quartier. "Il n'y a pas de détecteur de fumée et monoxyde de carbone", ajoute-t-elle.
Un autre habitant, domicilié rue de Tours, qui souhaite rester anonyme, évoque un "interrupteur non relié à sa lampe" ou encore "une porte cabossée". Dans sa rue, même s'il tient à signaler que les maisons sont "bien rénovées" dans l'ensemble, il déplore la présence de "cailloux, de bétons secs, de tout un tas de détritus" laissés par le chantier.
Des relogements "insalubres"
Ce dernier dénonce aussi l'"insalubrité" de la maison dans laquelle il a été relogé le temps de la rénovation de son domicile principal. "Les murs étaient jaunis par le tabac, j'ai dû avancer les frais pour refaire la peinture, dit-il. Le bailleur ne m'a toujours pas remboursé."
Mélodie Faille, mère de trois enfants a, elle, été relogée dans la cité du Moulin à Auby, le temps des travaux, toujours dans le cadre de l'ERBM. Or, sa maison présente "plein d'humidité, des fenêtres et des meubles moisis." "Mes filles sont tout le temps malades, elles toussent tout le temps", constate-t-elle.
Cette Aubygeoise déclare avoir fait un signalement à l'Agence régionale de santé. Elle est également en contact avec l'ADIL du Nord et du Pas-de-Calais pour d'éventuelles "poursuites judiciaires" si "rien ne bouge".
Contacté, le bailleur Maisons & Cités n'est pas revenu vers nous.