Vendredi 7 février, des agriculteurs de la FDSEA Douai sud ont déversé du purin sur la place d'Armes. Un mode d'action "dégueulasse" pour le maire Frédéric Chéreau qui s'est énervé contre les syndicalistes présents, en défendant les agents municipaux et les commerçants de Douai.
Il y a eu de l'action vendredi 7 février en début d'après-midi à Douai. Les agriculteurs en colère du Douaisis manifestaient contre les zones de non traitements (ZNT), des parties de terre où les produits phytosanitaires sont interdits depuis le 1er janvier 2020, et le dénigrement dont ils se sentent victimes.
La FDSEA Douai sud a déversé du purin sur l'ensemble de la place et dans les fontaines, reprenant un mode d'action utilisé plus tôt dans la semaine à Arras, Saint-Omer, Lille et Valenciennes.
Sauf que ces dégradations n'ont pas plu au maire de la ville, Frédéric Chéreau (PS). Prévenu des agissements à quelques pas de la mairie, il s'est rapidment rendu sur la place et s'est énervé contre les représentants syndicalistes. "C'est dégueulasse. c'est dégueulasse ce que vous faites. Ce sont les agents de la ville qui sont payés au SMIC qui vont devoir nettoyer tout ça. Là, vous leur crachez à la figure. C'est facile de s'en prendre à Douai. Là vous vous amusez bien, moi j'en ai pour des jours de nettoyage", a-t-il lancé.
Finalement, à 18 heures le soir même, la place était propre. "Je ne pensais pas que cela serait si rapide", a réagi le maire, en félicitant le travail des "40 personnes, qui se sont portées volontaires."
Coup de communication ou colère légitime ?
La scène a été filmée par nos confrères de La Voix du Nord. Depuis, Frédéric Chéreau ne décolère pas et maintient sa position : "les agriculteurs se trompent de cible", assure-t-il. "Au conseil municipal, nous n'avons pas voté l'interdiction des pesticides pour ne pas les empêcher de travailler."
C'est la première fois dans la semaine qu'un élu concerné par ce type de manifestation s'emporte de cette manière. Alors qu'il est candidat à sa propre succession lors des prochaines élections municipales, Frédéric Chéreau en a-t-il profité pour apparaître combatif aux yeux des Douaisiens ? "Quand je suis arrivé sur place, je n'ai pas eu le temps de penser à mon image, se défend-t-il. La place était dans un état de désolation inadmissible."
Pour autant, il n'a pas manqué de défendre les agents municipaux, les commerçants et les restaurateurs, "les véritables victimes de ce type d'actions", selon lui.
Pendant son altercation avec les agriculteurs, Frédéric Chéreau a déclaré qu'il allait de porter plainte. Le lendemain, il confirme que les actions se poursuivent : "Le service de police travaille avec les renseignement généraux et les plaintes seront déposées la semaine prochaine."