Quatre ans que la famille de Kamel Kerrar se bat pour connaître la vérité. Les enquêteurs avaient d'abord conclu au suicide après la découverte du corps du Douaisien, pieds et poings liés dans la Scarpe. Ses proches n'y croient pas un instant, mais n'abandonnent pas pour autant.
Il était leur frère, leur fils ou leur ami. Kamel Kerrar, un Douaisien de 40 ans, a été retrouvé mort dans la Scarpe il y a maintenant quatre ans. C'était le 26 décembre 2014.
Un cortège d'une cinquantaine de personnes lui a rendu hommage, ce dimanche 23 décembre à Douai. Une première marche blanche avait eu lieu en 2016 et elle avait le même mot d'ordre : connaître la vérité.
"Ca fait quatre ans qu'on se pose des questions, quatre ans qu'on fait des cauchemars, quatre ans qu'on dort très mal... On ne recherche rien de plus que la vérité, simplement", assure la soeur de la victime, Houria Kerrar.
Le corps de Kamel avait été retrouvé dans la Scarpe trois jours après que sa famille a signalé sa disparition. Ses mains étaient attachées avec une écharpe et les lacets de ses chaussures noués entre eux.
Kamel avait quitté le domicile familial le 14 décembre 2014, dérobant 300 euros avant de disparaître. L'autopsie n'avait pas permis de conclure formellement à un décès par noyade. Malgré cela, les policiers ont conclu à un suicide. L'affaire a très vite été classée sans suite.
Hypothèse du suicide écartée
Mais pour la famille, impossible de croire à cette thèse. Kamel était atteint de sclérose en plaque et pour eux, il lui était impossible de se nouer seul une écharpe autour des poignets.
Finalement, en juin 2016, ils obtiennent la réouverture de l'enquête. Elle est toujours en cours. "Il y a des avancées dans la procédure de Kamel. On voit qu'il y a un peu plus d'éclaircissements. On ne baisse pas les bras", reprend Abdelhatif Kerrar, le frère de Kamel.
Selon l'avocat de la famille, l'hypothèse du suicide est aujourd'hui totalement écartée. "La mise en scène de son décès avec les pieds et poings liés a tout de suite fait penser à un acte criminel. Beaucoup de personnes ont été auditionnées et si, à une époque, on ne parlait que de simples témoins, aujourd'hui on est véritablement en train de parler de suspects", affirme Me Damien Legrand.
Des erreurs et la disparition de pièces à conviction, comme les vêtements de Kamel Kerrar, compliquent cette enquête au long court. Et rendent impossible le deuil des proches.