Karim B. A., soupçonné d'avoir tué sa compagne Aurélie L. dans la nuit du dimanche 30 au lundi 31 mai à Douai a été mis en examen pour "homicide volontaire sur conjoint". La victime avait porté plainte à deux reprises contre le suspect pour menaces de mort.
Karim B. A., 38 ans, soupçonné d’avoir tué sa compagne Aurélie L., 33 ans, a été mis en examen pour homicide volontaire sur conjoint et placé en détention provisoire.
L'annonce a été faite par Frédéric Teillet, procureur de la République de Douai, lors d'une conférence de presse ce mercredi.
Les policiers étaient intervenus quelques heures avant le drame
Dimanche 30 mai, les policiers étaient intervenus une première fois vers 18h30 au domicile du mis en cause, résidence Gayant à Douai, pour un différend de voisinage. Sur place, ils avaient constaté qu’Aurélie L., visiblement alcoolisée, présentait un hématome à l’oeil. Interrogée par les policiers, elle avait "contesté avoir été victime de violences" et "refusé toute assistance", a déclaré le procureur de Douai.
Dans la nuit du dimanche 30 au lundi 31 mai 2021, un passant alerté par le suspect a appelé les pompiers. À leur arrivée vers 4h45 pour porter secours à la jeune femme de 33 ans, Aurélie L. était en arrêt cardiaque. Malgré les tentatives de réanimation, elle est décédée.
Sur place, ils avaient constaté de nombreux coups et des traces de sang sur le corps de la victime.
Alors que l’autopsie a eu lieu ce mercredi matin, les premières constatations effectuées par un médecin légiste mettent en avant "de multiples ecchymoses" dont un "traumatisme crânien sévère avec probable usage d’une arme contondante", a détaillé Frédéric Teillet. Des constatations justifiant la mise en examen de Karim B. A. ce jour.
La victime avait porté plainte contre son conjoint le 5 mai 2021 pour menaces de mort
Tout au long de sa garde à vue, Karim B. A. a "contesté avoir commis toute violence", expliquant que sa compagne était alcoolisée et qu’elle était "entrée en crise de violence contre elle-même (...) se tapant la tête et l'ensemble du corps sur tout support".
Le suspect a été condamné douze fois entre 2004 et 2019 pour "vols, outrages, dégradations, menaces et violences" et portait actuellement un bracelet électronique pour l’une de ces condamnations.
Lundi 31 mai, à Douai (59), une femme de 33 ans a été tuée par son conjoint.
— #NousToutes (@NousToutesOrg) May 31, 2021
C’est le 46ème féminicide depuis le début de l’année.@EmmanuelMacron il avait un bracelet électronique.
Source: @feminicidesfr https://t.co/us9OcJBdSK#NeLesOublionsPas pic.twitter.com/iqdTEe1cqP
En novembre 2018, il avait été poursuivi pour des violences à l’encontre d’Aurélie L. mais avait été "relaxé des violences conjugales au bénéfice du doute", sa compagne étant revenu sur ses accusations, a précisé le procureur de la République de Douai.
Aurélie L. avait déposé plainte à deux reprises pour menaces de mort contre son conjoint. En novembre 2019 d’abord, mais celle-ci avait été classée sans suite notamment parce qu'elle n'avait pas répondu aux convocations des enquêteurs et que l'un de ses proches "a attesté (..) de son alcoolisme qui la rendait violente envers Karim B. A.".
La deuxième plainte remonte au 5 mai 2021, soit moins d’un mois avant le drame. Mais Aurélie L. n’avait pas répondu aux enquêteurs.