Au terme de cinq jours de procès, la cour d'assises du Nord a condamné Sébastien Jammas à 30 ans de réclusion criminelle. L'homme de 32 ans a assassiné Séverine, sa compagne, dans la nuit du 2 au 3 janvier 2018 à Bauvin (Nord).
Jugé devant les assises du Nord depuis le début de la semaine, Sébastien Jammas a été condamné à 30 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de Séverine, sa compagne, en janvier 2018.
Avant le drame, deux ex-compagnes du suspect avaient porté plainte pour des faits de violence. Sébastien Jammas a récemment été condamné pour ces faits.
"L’aboutissement d’un long processus (…) celui du féminicide"
L’homme est jugé pour meurtre, "violences habituelles" depuis 2017, et "subordination de témoin" pour avoir fait pression sur le fils de la victime, présent au moment des faits et à qui il a demandé de mentir.
Sébastien Jammas a reconnu être l’auteur des violences mortelles, mais a répété à plusieurs reprises : "je n’ai pas voulu lui donner la mort". Ce vendredi, l’accusé, tête baissée, s’est adressé au fils de la victime, 19 ans aujourd’hui : "Je suis désolé, encore, je ne suis pas pardonnable je le sais, mais je n’ai pas voulu faire ça".
Une version contestée par l’avocate générale, qui indique qu’il a "eu envie" de la tuer, précisant que ce qui s’est passé cette nuit de janvier 2018 est "l’aboutissement d’un long processus (…), celui du féminicide".
Récit d’une nuit d’horreur
Depuis le début du procès de cet homme de 32 ans, la nuit d’horreur du 2 au 3 janvier 2018 se reconstitue petit à petit. Vers 21h30, Sébastien Jammas et Séverine passent la soirée chez des amis lorsqu’il la frappe. Le couple rentre au domicile, et les coups "déferlent, en rafale", pour certains devant le fils de la victime, âgé de 15 ans.
Ce n’est pas la première fois qu’il frappe sa compagne, chez qui il vit depuis trois mois. Mais ce soir-là, les coups de pieds et coups de poings s’enchainent, parfois avec des objets comme un balai, une bouteille ou encore un couteau. L’accusé l’achève "vers 4 ou 5 heures du matin", raconte l’avocate générale.
Une fois le déferlement de violence terminé, Séverine râle et gémit dans son lit mais Sébastien Jammas lui "demande de se taire". Il prend alors sa couette et descend.
Lorsque les secours arrivent sur place le lendemain matin après qu’il ait demandé au fils de Séverine d’appeler les pompiers puisque sa mère ne respire plus, ils découvrent des traces de sang partout, dont une mare et des projections au plafond, du verre brisé ou encore plusieurs touffes de cheveux. Séverine est étendue près du lit. Au total, les légistes ont décompté 131 blessures sur le corps de la mère de famille.