La CGT a appelé à la grève mardi pour demander leur réintégration, ainsi que celle d'un troisième salarié concerné dans la Drôme.
Deux salariés ont été licenciés du site d'Amazon à Lauwin-Planque, près de Douai, à la suite de posts publiés sur Facebook en soutien aux Gilets jaunes.
Les faits remontent, pour l'un d'entre eux, à la fin du mois de novembre. Alors que le mouvement démarrait à peine, il publie sur son compte Facebook (ouvert au public) "Demain blocage d’Amazon à Lauwin-Planque, besoin de soutien des Gilets jaunes et des camions, partager un max !". Puis, le lendemain : "Il faut du renfort sur Amazon et des palettes, les amis !"
"Obligation de loyauté"
Il est convoqué le lundi suivant, puis licencié une semaine après. "Le fait que vous appeliez publiquement aux blocages des entrepôts de votre entreprise (...) va non seulement à l'encontre de votre obligation de loyauté, mais démontre explicitement votre envie manifeste de dénigrer et de porter préjudice à l'entreprise" peut-on lire dans la lettre de licenciement que s'est procuré Le Parisien.Amazon met à la porte des salariés pro-Gilets jaunes
L'un a eu cette petite phrase, en forme d'encouragement : " Franchement, vous gérez, les gens, ne lâchez rien ! ". L'autre a fixé rendez-vous à ses collègues à l'aube devant la porte de son lieu de travail pour partir bloquer un entrepôt voisin, à Lesquin (Nord).
"C'était une bricole pour dire que j’étais solidaire avec ceux qui galéraient",se défend-il aujourd'hui auprès de nos confrères.
L'autre salarié concerné avait appelé, lui, au blocage de l'entrepot d'Amazon Transport, alors qu'il travaillait pour Amazon France Logistique. Si elles sont évidemment lieés, les deux entreprises n'ont "pas du tout la même convention", assure Alain Jeault, représentant syndical de la CGT Amazon France.
Un simple prétexte ?
Pour lui, Amazon cherche principalement "un prétexte pour licencier à moindre frais" après avoir recruté en masse pendant la période de Noël. La CGT a par ailleurs appelé à la grève le mardi 5 février, "pour réclamer la réintégration de ces trois salariés injustement licenciés" (un troisième est concerné à Montélimar). Selon le syndicat, sept personnes ont été convoquées pour ces motifs.La CGT Amazon France Logistique
Lettre ouverte CGT Amazon pour la réintégration des 3 salariés licenciés pour avoir soutenu les gilets jaunes sur Facebook
"Ces personnes ont été licenciées car elles n’ont pas respecté leurs obligations contractuelles", a souligné un porte-parole du géant américain de la logistique auprès du Parisien. "Mais elles sont libres de leur opinion politique". Contactée, l'enseigne n'a pas encore répondu à nos sollicitations.
À noter que l'entreprise ne s'interdit pas, en revanche, de vendre sur son site des lots de porte-clés luminescents à l'effigies de Gilets jaunes, "Soutien au mouvement – Identification de solidarité".