Un nourrisson de 7 mois originaire de Somain est décédé samedi 5 mars au centre hospitalier de Lille. Trois personnes ont été placées en garde à vue, dont la mère de l’enfant. Son compagnon, qui n’est pas le père du bébé, a été mis en examen pour homicide volontaire et placé en détention provisoire.
Samedi 5 mars aux alentours de 2 heures du matin, les pompiers reçoivent un appel d'urgence depuis Somain. Arrivés sur place, les secours prennent en charge un bébé en arrêt cardio-respiratoire. Admis au centre hospitalier de Lille, le nourrisson, une petite fille âgée d’à peine 7 mois, décédera quelques heures plus tard.
À la suite du signalement effectué par les équipes médicales, trois personnes ont été interpellées et placées en garde à vue à l’hôtel de police de Douai dans la soirée de samedi.
Selon nos informations, il s’agirait de la mère de l’enfant, âgée de 24 ans, de son compagnon de 22 ans – qui n’est pas le père de l’enfant – et d’un homme de 39 ans.
Mis en examen pour homicide volontaire
Une procédure classique car ces trois personnes étaient présentes au moment du drame, indique ce jour le parquet de Douai. Au terme des 48 heures de garde à vue, la mère du nourrisson et le trentenaire ont été relâchés sans poursuite.
Quant au compagnon de celle-ci, il a été déféré devant un juge d’instruction car il est soupçonné d’avoir commis des violences sur le bébé. Dans la soirée du lundi 7 mars, il a été mis en examen pour homicide volontaire et placé en détention provisoire.
La défense va aller discuter du caractère volontaire de l’acte.
Me Sarah BensaberAvocate de la Défense
"La Défense va aller discuter du caractère volontaire de l’acte, indique ce jour maître Sarah Bensaber, avocate du mis en examen. Nous allons tout faire pour faire évoluer la qualification sur autre chose".
Que s’est-il passé ? Difficile pour l’heure de connaitre les circonstances de ce drame. Une certitude : le nourrisson n’est pas mort naturellement. Une autopsie a été ordonnée et les résultats ne sont pour l’heure pas connus.
Le nourrisson a-t-il été violemment secoué ?
Le syndrome du bébé secoué désigne un traumatisme crânien non accidentel, entraînant des lésions importantes au niveau du cerveau pouvant entraîner la mort du nourrisson. L’assurance maladie indique que lorsqu’un bébé est secoué, "des lésions cérébrales, oculaires et de la moelle épinière peuvent survenir même si la tête de l’enfant ne reçoit aucun choc". En effet, les nourrissons ont une tête relativement grosse et lourde par rapport à leur corps, tandis que la musculature de leur cou est faible et leur cerveau encore en développement.
Difficile de connaître le nombre de bébés victimes de ce traumatisme en France, faute de diagnostic posé et de non-déclaration des auteurs de cette infraction. Néanmoins, plusieurs centaines d’enfants en sont victimes chaque année selon le ministère de la Santé. Un bébé sur dix, victime de secouements, décède.