Coronavirus : la Starligue de handball ferme à son tour, l'USDK inquiet pour l'avenir

Le Comité Directeur de la Ligue Nationale de Handball (LNH), réuni ce jour en visioconférence, a mis un terme définitif aux championnats professionnels (Starligue et Proligue).

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Avec la clôture de la Starligue, liée à la crise du Covid-19, les classements sont figés à l’issue de la dernière journée complète disputée (J18). Les titres de champions sont ainsi décernés à Paris pour la Lidl Starligue, et à Cesson-Rennes pour la Proligue.

Tenant compte de la crise sanitaire, les dirigeants de la LNH ont également pris la décision d’annuler définitivement le Final Four de la Coupe de la Ligue, les Finales de Proligue, ainsi que les Trophées LNH.
 
Là aussi, la nouvelle était attendue après l’intervention télévisée d’Emmanuel Macron lundi soir. L’USDK termine donc 7e de la 1e division masculine. Pas de surprise donc pour le président dunkerquois Jean-Pierre Vandaele, qui est également président de la LNH. 

"La décision était inéluctable à partir du moment où toutes les réunions amenant du public restent interdites jusqu’au 15 juillet au moins. Il y avait encore 7 journées au programme, et il nous était difficile de rappeler les joueurs pour terminer le championnat en un laps de temps très court". Des joueurs qui sont au chômage technique depuis le 17 mars.

 

Un championnat à 16


Le comité directeur de la LNH propose aussi de ne pas faire de relégation. Tremblay et Créteil resteront donc en Starligue la saison prochaine. Cesson-Rennes et Limoges, en tête de la Proligue avant la suspension, monteront pour former un championnat à 16 clubs.

"C’est que nous envisagions déjà, mais pour la saison suivante : élargir la Starligue à 16, en intégrant éventuellement des clubs d’autres régions comme le Sud-Ouest dans des villes importantes. C’était une réflexion en cours. Mais la situation nous oblige à faire cette extension sur des critères sportifs, et plus vite que prévu", explique Jean-Pierre Vandaele.
 
Si l’arrêt définitif de la saison est acté, pour les autres décisions, la Ligue attend la validation de la Fédération française, qui devrait confirmer ces propositions, ainsi que la tenue d’une assemblée générale.

Maintenant, les clubs pros étudient les conditions de démarrage de la prochaine saison, avec un énorme moins d’interrogation : avec quel budget ?

"À part peut-être le PSG, tous nos clubs vont être fortement impactés par la crise sanitaire. Tous vont être confrontés à des problèmes économiques importants", affirme le président de l’USDK.

"Il nous faudra conserver nos partenaires privés actuels ou en trouver d’autres. Or, de nombreuses entreprises sont actuellement fermées. On ne sait lesquelles pourront repartir, et dans quelles conditions. Ce qui est sûr, c’est qu’elles affronteront une crise sans précédent, et que pour faire des économies, il leur faudra d’abord taper sur le poste communication et sponsoring."

 

Réduire les salaires


L’USDK, c’est une PME qui emploie actuellement 27 salariés, dont 16 joueurs professionnels. Le budget est estimé à 3,9 millions d’euros. Le partenariat privé représente 35 à 40% de ce budget, le plus gros provenant des collectivités publiques, un peu des droits TV (BeIN Sports est le diffuseur pour une durée de 4 ans) et un peu de la billetterie. Dunkerque a en effet un public fidèle qui remplit régulièrement les stades de Flandre.

"Notre club a un poids économique sur le Dunkerquois", affirme Jean-Pierre Vandaele, qui ne cache pas son inquiétude pour la saison à venir. "Il nous faut maintenant reprendre contact avec les entreprises. Certaines ne répondent pas. Toutes ne savent pas ce qui va se passer. Mais la prochaine saison arrive vite, et il me faut savoir sur quelles ressources compter pour bâtir un budget. À part le PSG, tous les clubs sont très inquiets. D’autant que cette crise intervient au moment où nous trouvions un équilibre financier. Cette fois, il faut repartir de zéro…"
 
Réaliste, le président du club champion de France 2014 envisage déjà des coupes drastiques dans le futur budget. "Il nous faudra sans doute réduire la masse salariale". Une masse salariale estimée cette saison à 2,2 millions d’euros.  
Le recrutement a pourtant déjà été effectué, avant le confinement. "Il nous faudra sans doute revoir les salaires, même pour les nouveaux contrats. Nous allons maintenant entamer des discussions avec les joueurs."

Le trésorier de la LNH se félicite à ce propos des bons rapports entre la Ligue, le syndicat des joueurs et celui des entraîneurs. Des rapports qui devraient faciliter ces négociations cruciales pour l’avenir du handball professionnel.

 

Non au huis-clos


Une chose en tous cas est sûre dans cette période d’incertitude : pas question de jouer les matches du prochain championnat à huis clos. "Nous préférons démarrer plus tard le championnat plutôt que de jouer dans une salle vide", affirme Jean-Pierre Vandaele. "La billetterie représente un poste financier important, notamment pour les loges VIP. Mais le plus important pour nous, c’est de pouvoir partager notre passion avec notre fidèle public".

Le championnat à 16 clubs implique aussi un calendrier plus chargé, avec quatre journées supplémentaires. Ce qui fait que le championnat 2020-2021 devra démarrer plus tôt que les saisons précédentes, soit fin août dans l’idéal.
La situation sanitaire le permettra-t-elle, avec du public ?

Rien n’est moins sûr et là aussi, il faudra que les clubs s’adaptent.

 

La montée pour Saint-Amand ?


La question se pose aussi pour les féminines de Saint-Amand-les-Eaux. La fédération française de handball, qui avait déjà arrêté les championnats amateurs, et la Ligue féminine, ne se sont pas encore prononcées sur l’arrêt des championnats de Ligue Butagaz Energie (1e division), et de D2 féminine, où figure le HBC Saint-Amand Porte du Hainaut.

"La décision est prévue pour le 30 avril", selon le responsable communication du club Mathieu Dutry. "Mais elle pourrait être avancée après l’annonce de la LNH pour les masculins."

Une décision importante puisque après 8 journées (sur 14), le HBCSA est 2e des play-off, derrière Plan-de-Cucques. "Il est possible qu’en cas d’arrêt du championnat, les deux premiers classés accèdent directement à la ligue féminine", espère Mathieu Dutry.

D’ores et déjà, le club de la Porte du Hainaut a fortement avancé son recrutement pour la saison prochaine. Quatre nouvelles joueuses ont déjà signé, sans oublier Marion Molina qui a prolongé son contrat.
 
Un recrutement actif qui prouve la volonté du club d’évoluer dans l’élite, comme la saison dernière. Ce que Saint-Amand pourrait obtenir sur le tapis vert…
 
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