Quid de la saison 2021 du Carnaval de Dunkerque ? Dans un contexte de coronavirus, impossible en cette rentrée de savoir si elle pourra avoir lieu. Différents acteurs des festivités se montrent assez pessimistes, quant à la tenue possible l'hiver prochain des bals et des bandes du carnaval.
"On n'anticipe rien, on prie !". Voilà l'état d'esprit des organisateurs des bals du Carnaval de Dunkerque, à l'image de Patrick Crockey, président du Sporting.
En pleine pandémie de Covid-19, difficile aujourd'hui d'imaginer 10 000 personnes déguisées danser et chahuter ensemble au Kursaal, dans le respect des gestes-barrières.
"On est très interrogatifs. On va travailler sur toutes les possibilités et la plus catastrophique serait qu'il n'y ait pas de Carnaval", redoute M. Crockey. "On travaille aussi sur une jauge à 5000", au cas où les festivités seraient permises cet hiver par les autorités.
Aujourd'hui, les rassemblements de plus de 5000 personnes sont interdits.
"Pessismiste"
Patrick Crockey et les membres de son association avaient dû annuler leur dernier bal du Sporting, qui était prévu le 7 mars dernier. Un manque à gagner de 150.000 euros pour l'association. Le bal des Gigolos Gigolettes et celui du Printemps n'avaient pas non plus pu avoir lieu, à un moment où le virus se propageait de manière exponentielle.Tout comme plusieurs bandes annulées, et notamment celle de Bergues. "Un crève-coeur", à l'époque, pour les organisateurs, et de nombreux Dunkerquois.
Une "bande" sauvage avait eu lieu le soir du bal du printemps, avec plusieurs centaines de personnes qui s'étaient rassemblées, bravant toutes les interdictions et les mesures-barrières.A ce stade, le maire de Dunkerque Patrice Vergriete ne souhaite pas encore communiquer officiellement sur la question, estimant qu'il est "encore trop tôt", selon son service de communication.
"Il nous a dit que pour les bandes et les bals, ça craint pour l’année prochaine… Il n’est pas très enthousiaste à l’idée de faire la bande", nous a confié Patrick Depla, président de l'association des P'tits Louis (bal de l'Oncle Cô) et de l'ABCD, qui regroupe tous les organisateurs de bals.
Le maire en a rencontré quelques-uns la semaine dernière, et il se serait bien montré "très pessimiste", confirme Patrick Crockey.
"Ça devient risqué. Mes membres, à l’heure actuelle, ne sont pas chauds pour organiser un bal l’an prochain. On attend le début de l’hiver mais de toutes façons, pour l’instant, on est limité à 5000, mais je ne suis pas du tout optimiste", renchérit Patrick Depla, qui ne veut pas non plus endosser la responsabilité d'un éventuel foyer de contamination.
Sollicitées, les autorités préfectorales n'ont pas encore pu apporter de réponses à nos interrogations.