Selon la CGT, l'ensemble des sites français du groupe, dont ceux de Dunkerque et Mardyck, sont en grève.
Une grève illimitée a débuté ce mercredi 7 octobre sur les sites français du géant de la sidérurgie ArcelorMittal, dont des salariés demandent à être mieux récompensés de leurs efforts pendant la crise sanitaire, notamment via un maintien du salaire en cas d'activité partielle, a-t-on appris de source syndicale.
"C'est un mouvement social qui prend dans l'ensemble des sociétés du périmètre national", a affirmé à Philippe Verbeke, coordinateur de la CGT pour le groupe, indiquant que les hauts-fourneaux de Dunkerque se trouvaient à l'arrêt mercredi.
Selon la CGT, la mobilisation touche d'autres sites du groupe, comme ceux de Mardyck (Nord), où des débrayages ont commencé dès le 3 octobre, Florange (Moselle), Basse-Indre (Indre) ou Saint-Chély-d'Apcher (Lozère).
La CGT, qui a appelé à la grève, avait adressé le 25 septembre un ultimatum à la direction générale France, demandant une prime de 2.000 euros et la couverture à 100% du salaire en cas d'activité partielle, des revendications rejetées le 2 octobre selon le syndicat. Dans un communiqué, la CGT dénonce "un abus du recours au chômage partiel sur plusieurs sites, tandis que l'activité est fortement remontée, notamment pour les sites tournés vers le marché de l'automobile". La direction capte selon elle des fonds publics pour réduire ses dépenses liées aux salaires.
La CGT dénonce une dégradation des conditions de travail
Elle dénonce une dégradation des conditions de travail sur tous les sites, "liée au sous-investissement récurent et au sous-effectif, imposés par la famille Mittal" et un sentiment des salariés de ne pas être récompensés de leurs efforts pour continuer à faire tourner le groupe dans des conditions difficiles pendant la crise sanitaire."D'autres groupes industriels ont déclenché des primes ou au moins des accompagnements financiers, avantages X ou Y pour reconnaître l'effort des salariés, des primes sont tombées aussi chez des sous-traitants du groupe", constate M. Verbeke.
Alors que l'industrie automobile représente le principal débouché des sites d'ArcelorMittal dans le nord de la France, la demande dans ce secteur "tire très fort en ce moment, après les déstockage de la crise Covid, donc les sites qui s'arrêtent actuellement, ce n'est pas le bon moment pour la direction générale du groupe", a-t-il ajouté.
La direction souligne pour sa part que la demande d'acier "n'est pas revenue au niveau pré-Covid", ce qui oblige l'entreprise à continuer à avoir recours à l'activité partielle. "ArcelorMittal France a déployé ces derniers mois toutes les mesures permises par ses accords collectifs pour atténuer l'effet de cette activité partielle sur ses équipes", précise la direction.