Dunkerque : malgré l'opposition de certains habitants, Barbara Pompili souhaite accélérer la construction du parc éolien

La ministre de la Transition écologique était en déplacement lundi 10 mai à Dunkerque, notamment pour s’exprimer sur le futur parc éolien. Elle a refusé de recevoir les opposants au projet.

"Assez de temps perdu, il faut agir maintenant", a lancé Barbara Pompili. En visite à Dunkerque ce lundi 10 mai, la ministre de la Transition écologique est venu s’exprimer sur le futur parc éolien maritime. "Il faut aller vite, explique-t-elle. Il existe 5.000 éoliennes offshore (en pleine mer, ndlr) en service en Europe, aucune encore en France, alors que les premières autorisations ont été données il y a 10 ans déjà, et que la France possède le deuxième gisement éolien d’Europe." 

La ministre a refusé également toute idée de référendum local. Une demande portée par le collectif Vent Debout qui milite contre ce projet d’éoliennes. L'association a lancé une pétition en ligne qui a déjà recueilli 5.500 signatures. Ce lundi 10 mai au matin, une poignée de militants et quelques banderoles attendaient la ministre à sa descente du TGV. 

? LA MINISTRE BARBARA POMPILI A REJETÉ CE JOUR LA DEMANDE DE REFERUNDUM. LE PROJET DEVRAIT ABOUTIR EN 2027 (source...

Publiée par Vent Debout contre le projet "Eolien en Mer de Dunkerque" sur Lundi 10 mai 2021

Ces activistes ne se résolvent pas à la construction de ce parc qui serait situé à 10 km des côtes environ. Un parc composé de 46 éoliennes, hautes de 225 à 300 mètres, pour une production annuelle attendue correspondant aux besoins de près d’un million d’habitants. Un projet porté par EDF renouvelable et RTE, les réseaux de transport d’électricité.

"Les espaces verts ne représentent que 2 % des sols dans l’agglomération dunkerquoise y compris les espaces dunaires. L’horizon au-delà de la plage, c’est notre dernière bulle de respiration, soutient Alexandra Demairé, membre du collectif Vent Debout, il faut dire stop !" Il ajoute : "le parc sera situé en pleine zone Natura 2000, une zone réputée pour être un carrefour pour les oiseaux migrateurs."

Sept parcs éoliens doivent être mis en service entre 2022 et 2027 en France

Parmi les autres adversaires politiques à ce projet, Claude Nicolet, candidat (SE) aux dernières municipales à Dunkerque. "Le parc sera implanté dans la zone de l’opération Dynamo, dénonce-t-il, là où sont ensevelis les épaves et les corps de dizaines, voire de centaines de soldats britanniques et français. A qui viendrait-il à l’esprit d’aller installer des éoliennes sur les plages du débarquement en Normandie ? En outre, ce projet porte atteinte à la souveraineté belge sur la question de la sécurité de l’aviation civile, sur les entraînements de ses forces spéciales et de ses commandos parachutistes. Des engagements internationaux ont été signés avec la France sur ces sujets, on s’en va vers une multiplication des soucis"

Interrogé, EDF renouvelable assure que le projet n’est pas figé et que des réunions auront lieu dans les mois qui viennent sur ces différentes critiques avec la population. Des projets d’éoliennes qui font des vagues existent un peu partout en France et notamment de manière spectaculaire dans la baie de Saint-Brieuc. Vendredi 7 mai, 75 bateaux de pêcheurs ont pris la mer pour manifester contre le chantier d’un futur parc éolien sur ce site maritime. Les travaux ont commencé la semaine dernière : 62 éoliennes au total doivent être érigées dans la baie.

La colère gronde aussi dans les ports de Fécamp (Seine-Maritime) et du Treport (Seine-Maritime) pour des projets similaires. A Courseulles, en Normandie, c’est une association qui regroupe des habitants opposés au projet qui mène le combat. Ils ont déposé une requête en référé visant à suspendre les travaux du parc éolien, travaux qui ont débuté le mois dernier. Au total, 7 parcs éoliens (Saint-Nazaire, Fécamp, île d’Yeu-Noirmoutier, Saint-Brieuc, Courseulles-sur-Mer dans le Calvados, Le Tréport et Dunkerque) doivent être mis en service entre 2022 et 2027.

 

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