Le lieu d'entraînement du club dunkerquois a été transformé en terrain synthétique pour les footballeurs de l'USLD, l'été dernier. Aucune alternative satisfaisante n'a été trouvée pour les Mavericks qui, après 12 ans d'existence, craignent de disparaître.
"Le club se trouve en danger de mort." Le cri d'alarme est lancé sur la page Facebook des Dunkerque Mavericks, qui craignent de se voir disparaître après douze années d'existence. "Je trouverais ça horrible", commente un internaute. "Il y a tellement de potentiel et de personnes qui s'investissent", remarque un autre.
Depuis sept mois, le club de football américain n'a plus de lieu d'entraînement. La cause ? Le terrain de rugby de Fort Vallières à Coudekerque-Village, sur lequel ils jouaient jusqu'à l'été dernier, a été transformé en terrain synthétique pour accueillir le centre d'entraînement du club de football de Dunkerque (l'USLD).
Les membres du club de foot US disent avoir appris la nouvelle au dernier moment. "On est arrivé début août pour préparer la saison à venir, et on s'est aperçu que le terrain était détruit, raconte William Walter, vice-président de Dunkerque Mavericks. Puis la Ville nous a dit que nous avions deux jours pour déménager nos locaux."
Des alternatives peu satisfaisantes
Des alternatives ont été proposées au club, mais sont loin d'être satisfaisantes. Il s'agit de créneaux sur deux terrains de football à Dunkerque - stade Dessinguez et stade de la Perche. Sauf que les horaires, en fin d'après-midi, conviennent difficilement pour des adultes. Aussi, le club précise que les terrains "n'ont pas de vestiaires pour se changer" - ce qui complique la tâche dans un sport qui nécessite de nombreux équipements - et l'un d'eux n'aurait pas d'éclairage. Autre solution de repli, la Ville de Soxs a également mis à disposition un de ses terrains.
Mais rien de tout cela ne permet au club de s'entraîner régulièrement dans de bonnes conditions, et encore moins d'accueillir des matchs de championnat de régional 1, catégorie dans laquelle évolue les Mavericks (quatrième et avant dernière catégorie dans cette discipline).
Une entente avec Calais "pour survivre"
C'est pourquoi cette saison, les Dunkerque Mavericks ne jouent plus en leur nom. Ils ont fait une entente avec le club de Calais, les Seagulls. "Pour survivre", assure William Walter. Que ce soit pour les adultes - entre 25 et 30 licenciés - et les juniors - une quinzaine.
Un coup d'arrêt pour ce club qui se projetait dans l'avenir, avec le développement de leur sport et des dérivés. "Nous comptions sur les JO de Los Angeles 2028 et l'arrivée possible du flag football pour montrer la beauté de notre sport par cette variante sans contact mais tout autant spectaculaire, font savoir ses responsables. Finalement, nous ne verrons peut-être même pas ceux de 2024."
Face à cette situation, le club est critique vis à vis de la Ville et la communauté de communes (la CUD). "On participe à la vie associative depuis plusieurs années, on fait des initiations dans les centres-aérés chaque été, rappelle le vice-président. Aujourd'hui, on se sent complétement abandonnés, voire rejetés."
La collectivité en quête de solutions
De son côté, la mairie de Dunkerque et la CUD assure "ne pas du tout avoir abandonné le club". La collectivité envisage deux solutions pour tenter de régler le problème. La première : trouver un autre terrain de rugby disponible sur une autre commune de la CUD. "Pour l'instant, nous n'avons pas eu de retour positif, indique Anne Cagne Flahaut, la directrice des sports. Mais nous continuons de chercher."
La deuxième alternative : installer des poteaux de rugby sur le stade de football Dessingez. Sauf que la mairie veut s'assurer, avant de faire cet aménagement, qu'il n'affectera pas le classement fédéral du terrain. Pour le savoir, les autorités locales ont sollicité la fédération française de football. Mais attend toujours la réponse.