Dunkerque : quatre passeurs jugés pour un naufrage au cours duquel 7 migrants sont décédés

Ce vendredi 20 janvier, quatre prévenus iraniens, âgés de 33 à 42 ans, seront jugés au tribunal correctionnel de Dunkerque. Le procès devra déterminer leurs responsabilités dans le naufrage d’un bateau à Loon-Plage, survenu il y a deux ans, en octobre 2020.

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Les faits remontent au 27 octobre 2020. Aux alentours de 9 heures, 22 migrants montent à bord d’un bateau de fortune pour tenter de rejoindre les côtes anglaises. L’embarcation aurait navigué une quarantaine de minutes avant de se retourner en raison du mauvais temps.

Quatre victimes avaient d'abord été déclarées mais ce sont finalement sept migrants qui perdent la vie dans l'incident.

Sept personnes décédées dont trois enfants

Cinq membres d’une même famille se retrouvent coincés dans la cabine du bateau : un homme de 35 ans, son épouse de 32 ans et leurs enfants, une fille et un garçon, âgés respectivement de 8 et 6 ans. Le corps du nourrisson de 15 mois sera retrouvé plusieurs semaines après, sur une plage en Norvège.

Deux autres victimes, deux hommes, n’ont jamais été retrouvées.

"Tous n’auraient pas eu de gilet de sauvetage" précisait Sébastien Pièvre, le procureur de la République de Dunkerque, en 2020.

Une enquête avait été rapidement ouverte pour déterminer les causes de ce naufrage. Trois jours après le drame, un Iranien de 37 ans avait été mis en examen. D'après les témoignages de l'époque, il était désigné comme le conducteur du bateau. 

Un procès plus de deux ans après

Au total, ce vendredi 20 janvier, quatre prévenus comparaissent pour "homicide involontaire", "aide à l'entrée, à la circulation et au séjour irrégulier en bande organisée" et "mise en danger de la vie d’autrui". Ils encourent jusqu'à dix ans de prison.

Pour les associations présentes au tribunal de Dunkerque, les responsables ne sont pas uniquement ceux assis dans le box des prévenus. "J'en veux à l'État français, à l'État britannique, à tous ceux qui prennent des décisions qui mettent encore plus en danger ces personnes et les poussent à prendre plus de risques", a réagi Amélie Moyart, membre de l'association Utopia 56.

Tant qu'il n'y aura pas de routes sûres et légales pour les personnes qui veulent rejoindre l'Angleterre, ce sont des choses qui continueront à arriver et des drames comme ça, il y en aura encore d'autres.

Amélie Moyart

Membre de l'association Utopia 56

Le jugement devrait être rendu tard dans la soirée, ce vendredi.

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