Dans une vidéo édifiante, l'association de défense des animaux L214 dénonce les conditions d'élevage "d'un autre âge et en infraction avec la règlementation" d'un éleveur de Noordpeene (Nord). En réaction, Auchan qui commercialise ce lapin sous la marque labellisée "Lapin du Ch'ti", a annoncé se "désengager" et ouvrir une enquête interne.
Des cages de quelques dizaines de cm², dont la taille est inférieure à une feuille A4, grillagées, sans accès extérieur, sans lumière du jour, un lapin dont la patte nécrosée est bloquée dans le grillage... La vidéo publiée par L214 aujourd'hui montre des conditions d'élevage "d'un autre âge" et "en infraction avec la réglementation", estime Sébastien Arsac, de l'association de défense des animaux.
Une plainte de l'association a été déposée hier, mardi 16 mai, au tribunal de grande instance de Dunkerque pour maltraitance animale.
L'association s'interroge par ailleurs sur les labels comme Saveurs en' Or ou Lapin de France ou la "filière responsable" d'Auchan (qui aposaient jusqu'ici leurs tampons sur le Lapin du Ch'ti), et dont les chartes sont qualifiées de pour le moins "minimalistes" par l'association L214.
Auchan, qui via un fournisseur et un abattoir commercialise le "Lapin du Ch'ti" comme produit de consommation alimentaire a été prévenu hier mardi 16 mai de la communication de L214. Dans la soirée, le groupe nordiste a affirmé son désengagement du fournisseur : "Nous travaillons effectivement avec l'élevage EARL Val de Peene [à Noordpeene] qui nous fournit en viande de lapin sous notre filière responsable. Au vu de la situation qui nous a été présentée par l'association L214, nous avons décidé de nous désengager de cet élevage dès aujourd'hui, et d'ouvrir une enquête interne", a réagi l'enseigne Auchan.
Filière "moins encadrée"
Pour Bérénice Riaux de l'association L214, "le problème c'est que les élevages intensifs de lapins sont fréquents car il existe juste une directive européenne très généraliste les encadrant contrairement à la poule pondeuse ou au cochon dont les encadrements d'élevages sont plus strictes"
Le délit de mauvais traitement exercé par un professionnel est réprimé, par l'article L215-11 du code rural, de 1 an de prison et de 15 000 d'amende.