L'industriel bulgare Fil Filipov a annoncé démissionner de son poste de PDG de Tim, fabricant de cabines d'engins de chantiers implantée à Quaëdypre, près de Dunkerque, et préparer la vente de "toutes" ses actions, dans une lettre ouverte adressée aux salariés datée du 1er mai.
La société Atlas, qu'il contrôle, avait repris l'entreprise en juillet 2017, préservant 446 des 470 emplois. Tim était alors en redressement judiciaire, en raison notamment d'une forte baisse des commandes de son principal client, Caterpillar, qui dénonçait des "défaillances en matière de qualité" de la part de son fournisseur.
L'État avait assuré avoir "mis sur la table 2 millions d'euros d'avance remboursable, pour permettre d'offrir un avenir au site" ; la région Hauts-de-France s'était engagée à hauteur de 3,5 millions.
"La région a tenu sa promesse. L'État ne l'a pas fait et les conditions qu'il m'offre après presque deux ans me sont impossibles à accepter", avance entre autres l'homme d'affaires bulgare, se disant "fatigué et déçu", dans cette lettre publiée sur le compte Facebook de la CFDT Tim et repérée par Nord Littoral et Le Phare dunkerquois.
"Les deux millions de l'État, on ne les a jamais eus"
Il annonce démissionner de son poste et nommer deux dirigeants du site comme PDG et directeur industriel. Il dit "préparer la vente de toutes [ses] actions de Tim à quelques responsables clés". "On est tous un peu étonné" par cette démission, a réagi Franck Demeester, représentant CFDT, qui se dit "totalement" inquiet pour la pérennité de l'entreprise. "On a eu du mal à payer les salaires au mois d'avril, ce qui nous manque c'est du cash pour le fond de roulement".
"Les deux millions de l'État, on ne les a jamais eus", a-t-il affirmé, assurant que l'intersyndicale avait été reçue à Bercy début avril. Selon lui, l'entreprise emploie désormais 315 personnes et Caterpillar est leur principal client avec 60% des achats.