Dans l'industrie, plusieurs corps de métiers sont désormais en tension comme celui de soudeur ou d'usineur. Le secteur recrute donc massivement. Le temps presse, avec une dizaine de grands projets industriels qui doivent voir le jour dans les Hauts-de-France d'ici 5 ans.
L'industrie des Hauts-de-France recrute, et massivement. Plusieurs métiers du secteur sont désormais considérés comme "en tension" comme ceux de soudeurs ou de tuyauteurs. Selon l'Union des industries et métiers de la métallurgie, le profil le plus recherché actuellement est celui d'usineur : seuls 20% des besoins de l'industrie sont couverts actuellement.
Parmi les autres métiers cités, on retrouve les chaudronniers, les techniciens de bureau d'étude, les ingénieurs et cadres en recherche et développement...
Ces savoir-faire ont été progressivement délaissés dans les Hauts-de-France, une région qui durant des décennies à subi les conséquences des fermetures d'usines et des délocalisations. Le secteur doit donc désormais se rendre plus attractif.
Cela commence dès les études. Au lycée de l'Europe, à Dunkerque, EDF a contribué à l'ouverture d'une formation de CAP soudeur. L'entreprise espère ainsi trouver des candidats pour la centrale de Gravelines.
"C'est un métier qu'il faut aimer"
"J'ai entendu parler d'une formation pour les soudeurs nucléaires, je me suis dit : autant essayer ! J'ai été sélectionné et c'est tant mieux parce que ça m'a plu. C'est un métier qu'il faut aimer et qui a de l'avenir" sourit Anthony Lemaire, l'un des huit apprentis soudeurs en cours de formation.
Après avoir multiplié les petits boulots, Bastien Van Der Linde lui, travaille comme ses camarades en alternance pour obtenir ce titre professionnel, avec les habilitations nucléaires. Un savoir-faire que le jeune homme est fier de pouvoir acquérir.
L’an prochain, EDF et le lycée de l’Europe lanceront une autre formation professionnelle de Tuyauteurs, dont on manque également cruellement, sur le marché du travail. Il faut dire que le temps presse.
Rien que dans le dunkerquois, une dizaine de projets doivent voir le jour d'ici 5 ans, avec 16 000 emplois à la clé. Plusieurs milliers d'entre eux seront à pourvoir dans la future usine de batteries électriques, l'une des trois gigafactory qui doivent ouvrir à court terme.
Une concurrence qui inquiète d'ailleurs les employeurs historiques du secteur, qui risque de voir la main d'oeuvre s'enfuir, le nucléaire étant un secteur où la rémunération est plus intéressante.