Ukraine. "Au premier jour de la guerre, j'ai appelé sa maman" : un couple de Dunkerque décide de partir chercher Anastasia, une jeune adolescente ukrainienne

Pour arracher à la guerre une jeune fille ukrainienne qu'ils ont l'habitude d'accueillir pendant les vacances, un couple dunkerquois prend la route samedi 5 mars. Direction la frontière entre la Pologne et l'Ukraine, 17 heures de voyage.

Ce matin encore, le départ n'était pas garanti à 100%. Mais normalement, c'est désormais possible : Virginie et son mari vont quitter Dunkerque ce samedi 5 mars, direction la frontière entre la Pologne et l'Ukraine pour aller chercher Anastasia. "Nous ne savons pas encore où exactement, nous précise la jeune mère de famille par téléphone. On devrait en savoir plus pendant le trajet".

Cette décision était une évidence pour Virginie, elle-même mère de deux enfants. Les parents d'Anastasia ont aussitôt accepté. "Quand on leur a proposé de venir chercher leur fille et de l'accueillir, ils ont dit oui tout de suite. Mais ensuite s'est posé le problème du transport pour l'emmener jusqu'à la frontière". Il n'y a plus de transports en commun depuis le début de la guerre et avec le risque de bombardements, prendre la route fait peur à la famille. Mais les jours passent, la guerre s'amplifie et une solution finit par être trouvée.

Depuis 5 ans déjà, le couple accueille dans leur famille la jeune Anastasia. Elle est originaire de la région de Jytomir, une ville à 140 km à l'ouest de Kiev. L'adolescente a aujourd'hui 13 ans. Depuis le début de l'invasion russe, elle a toujours continué à donner des nouvelles. Entre le polonais de Virginie et l'ukrainien d'Anastasia, à l'oral elles se comprennent suffisamment. Pour l'écrit il y a Google Traduction.

"Dès jeudi matin au premier jour de la guerre, j'ai appelé sa maman pour m'assurer qu'ils étaient tous en vie. Depuis, avec Anastasia, nous nous écrivons via Messenger sur internet." La communication n'est pas toujours très facile : "Parfois on reste quelques heures, une demi-journée, sans pouvoir s'écrire, voire même une journée entière à cause des coupures d'électricité chez elle" nous explique la jeune mère de famille dunkerquoise.

17 heures de route

Le périple qui s'annonce n'est pas encore totalement balisé, à commencer par le lieu des retrouvailles. Il faudra cependant traverser la Belgique, l'Allemagne puis la Pologne pour atteindre la frontière avec l'Ukraine. 17 heures de route au total.

Anastasia sera la seule à partir pour la France. Sa mère a décidé de rester dans son pays. Elle veut continuer à apporter son aide, contribuer autant que possible au soutien des forces ukrainiennes engagées dans le conflit. Si elle autorise sa fille à quitter le pays, c'est en toute confiance. Anastasia connait bien cette famille de Dunkerque dont elle a fait la connaissance en 2017 grâce à une association.

"Accueillir un enfant c’est lui donner une chance de retrouver la santé et le sourire." C'est l'objectif de l'association Simia Enfants d'Ukraine basée à Tourcoing dans le Nord. Leur programme permet d'accueillir, chaque été pendant les vacances, des enfants ukrainiens, qui vivent sur des terres encore polluées par l'explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl. 

Un séjour minimum de 1 mois dans un environnement sain permet de réduire considérablement le césium présent dans leur organisme et accumulé par le biais de la nourriture et de l'eau qu'ils consomment.

Anastasia ne devrait pas arriver en France avant le début de la semaine prochaine. Un peu de répit sera bienvenu pour la jeune adolescente après des jours d'enfer. A son retour à Dunkerque, Virginie devra faire légaliser ce séjour sur le territoire. La famille est déjà en relation avec la Communauté Urbaine de Dunkerque pour les formalités à remplir. Si l'accueil devait se prolonger, il faudra aussi penser à la scolarisation d'Anastasia.

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