VIDÉO. Vendée Globe : le skipper dunkerquois Thomas Ruyant remet à l'eau

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Le skipper originaire de Malo-les-Bains se prépare au grand départ avec son voilier "Linked Out", à la pointe de la technique.

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Le compte à rebours vient de commencer pour les concurrents du Vendée Globe, qui ont remis leur bateau à l’eau dès la fin du confinement. C’est le cas de Thomas Ruyant. Le skipper dunkerquois a sorti mardi son voilier IMOCA "Linked Out" du hangar de Lorient où il a hiverné. Il fait le point sur ce long chantier hivernal, avant de reprendre la navigation.
 


"La première intervention notable a été celle réalisée sur des parties non visibles du bateau", explique Laurent Bourguès, directeur de l'équipe, "parties que nous avons souhaité renforcer, non pas à cause de quelconque faiblesses, mais dans un esprit de précaution né de l’expérience in vivo et in situ de l’incroyable dureté des chocs encaissés par ces voiliers nouvelle génération. Thomas partira ainsi sur le Vendée Globe en pleine confiance, sachant le soin apporté à renforcer certaines zones structurelles du bateau."
 
Thomas Ruyant, Laurent Bourguès, et le bureau d’étude TRR, ont fondamentalement repensé l’espace de vie du voilier. "La décision majeure de l’hiver a été de construire un siège ergonomique aux mensurations de Thomas", poursuit Laurent. "Mais il ne s’atgit pas seulement d’un simple siège", renchérit Thomas. "Nous avons repensé, réinventé toute l’organisation de vie à l’intérieur du bateau, et autour de ce siège. Position des écrans orientables et pivotants, instrumentation, doublement des bannettes, nous avons véritablement réinventé la cellule de vie interieure."
 

Et Laurent Bourguès d’ajouter : "Du sur mesure que nous avons placé… dos à la route ! Une décision difficile à prendre tant elle est en rupture avec les habitudes quasi séculaire de l’ordonnancement des voiliers. Mais la violence et la soudaineté des chocs sur les Imoca à foils nous ont incité à valider cette position, beaucoup plus « sécure » pour le marin. De même, l’accès à la « cuisine » a été facilité, afin d’éviter à Thomas le risque de brûlures par exemple, lors de manipulation d’eau bouillante pour se préparer un repas."

 

De nouveaux foils


Très satisfait de ses foils, solides et performants lors de la Transat Jacques Vabre, Thomas a cependant voulu passer à un niveau encore supérieur dans le secteur de la stabilité. "Notre expérience du convoyage a rejoint l’analyse de Thomas et Antoine à l’issue de la course (Transat Jacques Vabre)" poursuit Bourguès.
 

"Les foils actuels sont très performants pour sortir le bateau de l’eau avec facilité. Mais ils ont aussi tendance à décrocher très brutalement dès que le contact avec l’eau est perdu", explique-t-il. "Le bateau s’arrête alors en un choc violent ! Antoine Koch a donc travaillé sur de nouveaux plans plus synthétiques de la nécessité de conserver la capacité à sortir très tôt la coque de l’eau, tout en augmentant la stabilité du « vol ». C’est une question d’autorégulation très importante sur laquelle Antoine et Guillaume Verdier ont planché. Ces nouveaux foils nous serons livrés en août et nous permettrons d’avoir donc une paire de rechange."

 

"Ce bateau vient d'une aure planète"


Le jeu de voiles North Sails, dans sa quasi totalité, a lui aussi été affiné sur la base des données recueillies par les différents capteurs lors de la transat et le retour des marins. "Il s’agit de petits ajustements pour aller chercher toujours et encore la performance", précise Bourguès.
 

Avec cette mise à l’eau, Laurent Bourguès va quitter son tablier de directeur technique pour reprendre celui, plus marin, de boat captain. "Le convoyage a été un moment de grâce absolu. On ne répétera jamais assez, mais ce bateau vient d’une autre planète. Il suscite des sensations jusqu’alors inconnues, de vitesse et de lévitation. Il nous tarde tous de retrouver la mer, l’espace, le vent et nos métiers de marin, pour finaliser sur l’eau la mise au point de ces importants changements de l’hiver."

 

Objectif arctique pour Thomas


Thomas Ruyant, quant à lui, piaffe littéralement d’impatience de naviguer bien sûr, mais aussi de renouer avec la convivialité si propre à son équipe. "Je sors en bonne forme physique de ce confinement, mais j’ai un urgent besoin d’un retour à une vie sociale normale, pouvoir serrer la main de mes potes, de mes équipiers et de pouvoir trinquer avec eux. C’est toute l’ambiance et la dynamique du Team qui a besoin de cette convivialité…"
 
Après cette remise à l’eau, le marin de Malo-les-Bains, qui a l’autorisation de s’entraîner au titre de sportif de haut-niveau, s’est accordé quelques jours de vacances en famille, avant d’attaquer la navigation. Le calendrier est chargé avec comme première étape, la nouvelle course, la Vendée – Articque – Les Sables d’Olonne.

Cette course océanique en solitaire de 3600 milles nautiques (6600 km), permettra aux concurrents du Vendée Globe d’éprouver leur bateau récemment sorti de chantier et, pour certains, de se qualifier pour le tour du monde en solitaire sans escale et sans assistance du 8 novembre prochain. Elle se déroulera dans des conditions conformes aux mesures sanitaires en vigueur.

 

Des conditions strictes pour la course


Elle remplacera les deux transats en solitaire annulées au printemps à cause de la pandémie. Elle partira le 4 juillet des Sables d’Olonne, mais à "huis clos", si l’on peut dire. Il n’y aura donc pas de village de départ sur place, ni d’accueil de public. Les marins sont invités à se rendre directement sur la ligne de départ depuis leur port d’attache, sans passer par les pontons. En amont de la course, ils devront se soumettre à un test sérologique suivi d’un confinement strict de cinq jours.

Le dispositif d’arrivée pourrait être plus souple si la situation le permet mais, pour l’heure, le principe de précaution impose un scenario strict et une organisation centrée sur le sportif, la sécurité et une communication 100% digitale, comme l’explique l’IMOCA dans la présentation de l’épreuve, qui devrait durer entre 10 et 12 jours.

Déjà qualifié pour le Vendée Globe, Thomas Ruyant disputera cette nouvelle course, au parcours inédit,  pour se préparer personnellement, tout en affinant les réglages de son foiler dernière génération, tout juste sorti d’un chantier italien l’an passé. Associé à Antoine Koch, il a terminé 5è de la dernière transat Jacques-Vabre  en montrant un énorme potentiel de vitesse.

Pour cette nouvelle saison, le monocoque de 60 pieds a été rebaptisé « Linked Out », le nom d’un réseau professionnel destiné aux précaires. Pour Thomas et son partenaire principal Advens , entreprise de cybersécurité dirigée par le Boulonnais Alexandre Fayeulle, c’est l’occasion de porter un message de solidarité sur les Océans, à l’occasion de la plus mythique des courses au large, dont la date a été confirmée pour le 8 novembre par les organisateurs.
 
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