Il sera bientôt, par exemple, possible de rallier Lens depuis Lille, plus fréquemment à l'horizon 2040. Des nouvelles gares vont émerger et de nouveaux rails seront érigés. Des ambitions, mais à quand le début de la construction ? Entretien avec Nicolas Merle, directeur de projet du SERM Hauts-de-France au sein de la Société des grands projets, le "Service express régional métropolitain".
Des fréquences de trains doublées, de nouvelles gares et des réfections de voies à l'horizon 2040, un projet ambitieux, mais comment le réaliser ? Nicolas Merle, directeur de projet du SERM Hauts-de-France au sein de la Société des grands projets, y répond.
Des consultations auprès des habitants viennent de s’achever. Comment les habitants des Hauts-de-France se rendent-ils quotidiennement à leur travail ?
Lorsque j'ai commencé à travailler sur le projet de SERM Hauts-de-France, je me suis rendu compte que dans la région, on compte 200 000 déplacements en train quotidien contre cinq millions en voiture. De plus, 20 à 25% des ménages ne sont pas véhiculés.
Au fil de consultations avec les habitants, au courant du mois d'octobre, la Société des grands projets a répertorié les manières dont les usagers se rendent à la gare. Pour un tiers d'entre eux, celle-ci se situe à moins de 15 minutes de vélo. Si pour une bonne partie, l'offre ferroviaire est accessible, reste à stationner ou emporter son vélo dans le train. Une fois installé en gare, il en sort des échanges avec les usagers, qu'il faudrait améliorer le confort et la sécurité en gare. La mise en place de commerces a également été suggérée.
Quand on sait qu'à l'échelle nationale la fréquentation dans les TER a bondi de 21 % entre 2022 et 2023, selon la SNCF, de quelle manière le SERM Hauts-de-France a-t-il été conçu ?
Ce service, à l'horizon 2040, se veut très pratique pour un plus grand nombre. C'est le moment de prendre à bras-le-corps la question des transports.
C'est le moment de prendre à bras-le-corps la question des transports.
Nicolas Merle, directeur de projet du SERM Hauts-de-France au sein de la Société des grands projets
La carte d'accessibilité du réseau ferroviaire a été analysée pour que Lille, le cœur dynamique de la région, soit atteignable facilement. Adapter les horaires de trains aux réseaux de bus locaux est un enjeu majeur.
Qu'il s'agisse de se rendre au travail ou de rentrer tard, l'amplitude horaire sera doublée aux heures de pointe et comprise entre 5 et 23 h. Les heures creuses ne seront pas n'ont plus oubliées. Chacun pourra aller de Lille à une ville moyenne, même en milieu de journée. Ce projet se veut une alternative à la voiture quand on sait que l'autoroute A1 est souvent saturée.
Ces liaisons vers Lille se feront depuis sa première et deuxième couronne vers et depuis des communes fortement peuplées telles que Douai, Roubaix, Courtrai, Béthune et Lens dans la première couronne, ou Calais, Dunkerque et Valenciennes dans la deuxième couronne. Des fréquences renforcées vers de plus longues distances comme Saint-Quentin ou encore Amiens sont également prévues. Le SERM constitue ainsi une solution de désenclavement territorial et social.
Maintenant que le projet a été présenté aux habitants de la région et que ces contours se dessinent de manière plus précise, pour quand faut-il attendre les premiers coups de pelle ?
Pour le moment, ce n'est pas possible de donner une date pour le début des travaux. L'année 2024 qui vient de s'écouler a permis de présenter le projet. 2025 sera le moment de vérifier les conditions techniques, politiques et financières du projet. Le projet sera soumis à l’adhésion d’une politique d’ensemble entre les différents acteurs, la Métropole européenne de Lille, la Région Hauts-de-France, SCNF Gares et Connexions et nous-même.
Pour le moment, ce n'est pas possible de donner une date pour le début des travaux.
Nicolas Merle, directeur de projet du SERM Hauts-de-France au sein de la Société des grands projets
À titre de comparaison, le schéma global du Grand Paris Express a été validé en 2011 et aujourd'hui, on est en plein dans les travaux. Pour le SERM Hauts-de-France, il faut donc être patient.
📍 Atelier "#SERM, une idée pour l'Europe ?"
— Société des grands projets (@sgrandsprojets) October 2, 2024
Nous avons présenté les projets de SERM dans les Hauts de France et le Grand Est pour identifier les leviers et enjeux autour de la #mobilité des usagers en zone transfrontalière.
🎯 Notre vision : établir une offre de service… pic.twitter.com/3Bvw1By1eL
Quand les premiers travaux commenceront, les habitants seront toujours prévenus sur les travaux envisagés, tronçon par tronçon. Il y a quelques années, au démarrage, ce n'était pas évident l'installation de l'Eurostar ou du TGV, mais maintenant tout le monde est content.