Expulsion d'Hassan Iquioussen : le tribunal administratif rendra sa décision le 11 mars

Le ministère de l'Intérieur avait émis un arrêté d'expulsion contre l'imam Hassan Iquioussen en juillet 2022 pour propos antisémites, contraires à l'égalité et contraires aux principes de laïcité français. Un arrêté étudié ce lundi 26 février 2024 par le tribunal administratif de Paris, qui devra le valider ou le suspendre le 11 mars prochain.

Une attente qui a désormais une date de fin. Ce lundi 26 février 2024, le tribunal administratif de Paris a annoncé qu'il rendra son verdict le 11 mars prochain, concernant l'étude de l'arrêté d'expulsion qui vise l'imam Hassan Iquioussen depuis juillet 2022. Une audience qui s'est tenue dans le cadre d'un recours en excès de pouvoir, dans lequel le requérant demande notamment un titre de séjour.

Rappel des faits

Il y a deux ans, Gérald Darmanin, ministère de l'Intérieur, accusait l'imam originaire de Lourches près de Valenciennes (Nord) de tenir "des propos de nature antisémites et contraires à l’égalité entre les femmes et les hommes". Le ministère pointait également du doigt "un discours haineux à l’encontre des valeurs de la France, contraire à nos principes de laïcité".

Sous le coup de l'expulsion, l'imam avait trouvé refuge en Belgique. Hassan Iquioussen avait finalement été reconduit vers le Maroc le 13 janvier 2023, la Belgique estimant ne "pas permettre à un extrémiste de se promener" sur son territoire.

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Un "discours systématique" et "sans nuance"

Hassan Iquioussen, 59 ans, fiché S par la DGSI, est un prêcheur islamique considéré comme proche des Frères musulmans, qui reste très suivi sur les réseaux sociaux malgré son expulsion, notamment sur Facebook et YouTube où il rassemble 50 000 followers et 193 000 abonnés. Les vidéos que l'imam a diffusées sur ces plateformes entre 2003 et 2019 ont d'ailleurs fait l'objet d'analyses lors de l'audience au tribunal administratif, pour savoir si ses propos portaient ou non atteinte à la sûreté de l'État.

Selon les conclusions lues par la rapporteuse publique, l'arrêté d'expulsion se justifie par "la réitération sur plusieurs années d'un « discours systématique », « sans nuance » et antisémite. (...) De nature à provoquer de la violence", comme retranscrit l'AFP. "L'idée de guerre entre musulmans et non musulmans est très prégnante" dans les propos de l'imam, a fait valoir le ministère de l'Intérieur, et les discours de "victimisation de la population musulmane" de l'imam peuvent faire naître de "la défiance".

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Des "faits litigieux" qui "sont plus anciens que cinq ans", selon Maître Lucie Simon, avocate d'Hassan Iquioussen, estimant qu'il n'y a "plus de menace actuelle" dans l'attitude de son client, qui se dit "prêt à ne jamais plus faire de conférence". L'avocate finit par rappeler que, si le 11 mars prochain le tribunal administratif n'annulait pas l'arrêté, Mr. Iquioussen pourrait encore saisir la cour d'appel de Paris et aller jusqu'à la Cour européenne des droits de l'Homme, dernier recours.

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