La cohabitation n'était pas envisageable, pour les CRS engagés mardi sur l'évacuation du camp du Puythouck, à Grande-Synthe. Arrivés à leur hôtel après l'opération, ils retrouvent les migrants évacués le matin-même, logés en urgence par la Préfecture.
En théorie, tout le monde aurait pu dormir tranquillement dans sa chambre. Mais les CRS de la CA16 étaient trop choqués pour passer une bonne nuit. Mardi soir, alors qu'ils sortent de l'évacuation du camp de Puythouck, à Grande-Synthe, les policiers arrivent à l'hôtel 1ère classe de Valenciennes où ils sont censés dormir.
Sauf qu'en entrant dans le hall, ils tombent nez-à-nez avec les personnes qu'ils ont évacuées du camp le matin même. "La Préfecture a été débordée par le nombre de migrants présents dans le camp", explique Christophe Canon, délégué zonal CRS adjoint du syndicat UNSA-Police. "Alors ils ont cherché des places dans les structures aux alentours, mais cet hôtel-là était déjà pris par la compagnie de CRS."
CRS NORD : Rouvignies, Les CRS doivent laisser leur Hôtel pour mettre les migrants qu'ils viennent évacuer. pic.twitter.com/UWfrLfdGuG
— hurth (@unsadh) 19 septembre 2017
Contrairement à ce qui est indiqué dans le tract de l'UNSA ci-dessus, il y avait de la place pour tout le monde, les migrants n'ont pas pris la place des forces de l'ordre, mais les CRS ne tenaient pas du tout à dormir à quelques mètres "des migrants". "On s'est retrouvés avec une cohabitation forcée. On avait déjà eu le problème à Loon-Plage, les associations louaient des chambres à des migrants et il y avait des tensions avec les réseaux de passeurs", poursuit Christophe Canon. "Là on ne pouvait pas accepter ça."
Les CRS contactent immédiatement son syndicat pour exiger un changement d'hôtel. Ce sera le cas : les 22 personnes concernées sont re-dispatchées dans d'autres hôtels.
Pourquoi là ?
La présence de réfugiés dans cet hôtel agace également les associations, mais pour des raisons complètement différentes... Claire Millot, bénévole de l'association Salam, a suivi l'évacuation du camp. "Je viens d'apprendre qu'ils avaient logé des personnes à l'hôtel. On nous avait dit qu'ils seraient emmenés dans des CAO partout en France, c'est tout", explique la bénévole.
"C'est n'importe quoi, ces opérations coûtent déjà assez cher. L'hôtel, ce n'est pas une mise à l'abri, le principe des CAO c'est d'avoir un suivi. A l'hôtel où est le suivi ? Ce ne sont pas les CRS qui vont les accompagner...", poursuit Claire Millot.
La Préfecture n'a pas encore répondu à nos sollicitations.