Surtout, ils craignent la perspective d'une évacuation forcée du centre.
Vingt associations ont interpellé lundi dans une lettre ouverte les autorités locales avant la possible évacuation d'une structure accueillant des migrants à Grande-Synthe (Nord), se disant "inquiètes" qu'elle n'entraîne "plus de précarité".
Une évacuation à la mi-août ?
Environ 700 personnes sont logées dans et aux alentours de ce gymnase mis à leur disposition en décembre par la municipalité. Selon les associations, les autorités pourraient procéder à son évacuation "lors de la deuxième quinzaine d'août".
"Nous sommes particulièrement inquiets concernant le déroulement de cette opération d'évacuation et du devenir des personnes qui reviendront. Car, sans solutions adaptées et pérennes, cette nouvelle évacuation n'entraînera que plus de précarité", écrivent ces associations dans une lettre adressée au préfet du Nord, au sous-préfet de Dunkerque et au maire de Grande-Synthe.
La crainte d'une évacuation forcée
Les associations - parmi lesquelles Médecins du Monde et la Fondation Abbé Pierre - appellent notamment les autorités à respecter les décisions de justice, se disant inquiètes d'une évaluation de la minorité "au faciès".Plus généralement, "l'absence d'information donnée aux personnes dans leur langue (...) l'absence de traducteurs le jour de l'évacuation et le placement en rétention annoncé des personnes 'récalcitrantes' laissent craindre que l'opération menée soit en fait une évacuation forcée", mettent-elles en garde, appelant également au maintien des sanitaires et points d'eau.
"Je comprends les craintes des associations mais je fais confiance aux services de l'Etat", a déclaré le maire (PS) de Grande-Synthe, Martial Beyaert, rappelant que la remise à disposition du centre aux habitants était "déjà actée le jour où il a ouvert" aux populations exilées pour l'hiver.