Plus de 500 tentes étaient installées autour d'un gymnase.
Le tribunal administratif de Lille a ordonné ce mercredi 4 septembre l'évacuation du camp de migrants de Grande-Synthe, occupé par plusieurs centaines de réfugiés désireux de se rendre en Grande-Bretagne.
"Il est enjoint aux occupants des parcelles AD 95 et AD 403 situées sur la commune de Grande Synthe de les libérer sans délai" est-il indiqué dans l'ordonnance. Le juge des référés a estimé que le campement générait des "problèmes de salubrité" du fait de "l'insuffisance" des installations sanitaires au regard de la population du campement et de "l'accumulation de déchets ménagers".
Le TA de Lille ordonne l’évacuation du camp de migrants de Grande Synthe
— Lionel Gougelot (@Lgougelot) September 4, 2019
Le juge estime que le campement de
génère des problèmes de salubrité du fait l’insuffisance des installations sanitaires et de l’accumulation de déchets Graves problèmes de sécurité publique .
Au début de l'été, la préfecture du Nord avait installé, sur injonction du Conseil d'État, des points d'eau, douches et sanitaires à proximité de ce gymnase, en nombre insuffisant selon les associations.
Le tribunal a également estimé qu'il était à l'origine de "graves problèmes de sécurité publique", eu égard aux "rixes" et aux "violences constatées au sein du campement", à la "présence active" de passeurs et au risque d'incendie généré par les feux "fréquemment allumés sur le campement" notamment.
"Précarité, insalubrité et insécurité"
Quelque 170 personnes vivaient début août à l'intérieur du gymnase et 800 personnes dans environ 550 tentes aux abords, selon le constat d'huissier produit par la commune.
La mairie, dirigée par le socialiste Martial Beyaert depuis que Damien Carême (EELV) est devenu député européen, avait saisi en référé le tribunal. Lors de l'audience mardi, son avocate avait répété que "l'urgence" de l'évacuation était "caractérisée compte tenu de la précarité, de l'insalubrité et de l'insécurité" des lieux.
Le sous-préfet de Dunkerque Éric Étienne avait pour sa part estimé que pour la "dignité humaine et la tranquillité des riverains, cette situation ne saurait perdurer", assurant que tous seraient "mis à l'abri" dans des centres d'accueil dédiés.
La ville de Grande-Synthe avait rouvert aux migrants ce gymnase en décembre 2018 pour héberger des migrants, en majorité des Kurdes irakiens, comme elle l'avait fait l'hiver précédent. Il devait initialement rester ouvert jusqu'à l'arrivée du printemps.
L'hiver précédent, M. Carême avait déjà mis ce gymnase à disposition des migrants. En mai 2018, les quelque 400 migrants hébergés dans le gymnase et à proximité, avaient été évacués.
"Ce ne sont pas les associations qui ont forcé la porte", avait souligné l'avocate des associations d'aide aux migrants Me Julie Bonnier à l'audience, ajoutant: "les exilés ne vont pas disparaître parce qu'on les forcera à l'errance (...) Ça (les expulsions) ne résout rien".