VIDEO. Coronavirus : "Si ça arrive chez nous, ce sera très grave", l'hôpital d’Hazebrouck prêt en cas de tsunami

Alors que les grands hôpitaux de la région sont déjà sur le pont, voire débordés, les plus petits établissements se préparent. Dans le Nord, le centre hospitalier d’Hazebrouck a libéré 36 lits pour faire face à une éventuelle vague de malades.

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Leur plus grande crainte, c’est la vague. La vague de malades comme dans le Grand Est de la France ou certaines régions d’Italie. Au centre hospitalier d’Hazebrouck, médecins, infirmiers, administratifs ont donc mis les bouchées doubles pour préparer le pire scénario.
 


Un hôpital de troisième ligne


Dans le cadre de cette crise sanitaire, l’établissement est considéré comme hôpital de troisième ligne. Il accueille les malades atteints des premiers symptômes : les cas dits « sévères ». En revanche, les cas « graves » sont transférés vers les grosses structures. La raison en est simple : le centre hospitalier d’Hazebrouck n’a pas de service réanimation.

Depuis quelques jours, la situation dramatique des hôpitaux submergés dans le Grand Est de la France a changé la donne. L’agence régionale de la santé (ARS) exhorte désormais tous les hôpitaux à anticiper. 

On a changé toute notre organisation. On a fermé, puis regroupé des services. On a réaffecté du personnel. Cette redistribution des tâches est très lourde dans un hôpital, surtout dans un temps aussi restreint.
- Docteur Eddy Baheu, référent Covid 19 au centre hospitalier d'Hazebrouck -


Trois boxes de réanimation 


Grâce aux efforts de toute une équipe, en quelques jours seulement, le centre hospitalier a pallié son principal problème. La salle de réveil du bloc opératoire a ainsi été transformée en salle de réanimation. Pour le moment, plusieurs espaces ont pu être délimités. 

On a réussi à mettre en place 3 boxes avec trois réanimateurs d’anesthésie. On les a adaptés, maintenant ils peuvent servir à ventiler des patients.
- Youssef Maaloum, médecin-anesthésiste - 


"Si ça arrive chez nous, ce sera très grave"


Il faut dire que médecins et infirmiers ont un peu plus de temps en ce moment à Hazebrouck : toutes les interventions et consultations non-urgentes y ont été annulées. De 15 à 30 opérations par jour, la chirurgie est ainsi passée à moins de 5 interventions. D'où une étrange ambiance de veillée d'armes.

C’est un peu l’angoisse, c’est l’attente. On espère que la vague de malades n’arrivera pas, mais on se prépare comme si… On se prépare à la guerre. On espère que ça ne va pas arriver chez nous. (…) Si ça arrive vraiment chez nous, c’est qu’on est dans une situation très très très grave.
- Youssef Maaloum, médecin-anesthésiste - 

La directrice du centre hospitalier d’Hazebrouck confirme cette "phase un peu bizarre". Elle nous décrit ainsi "une bulle". Un temps qu'elle entend mettre à profit pour former et préparer ses équipes, pour réétudier toutes les procédures.
 


36 lits libérés


A Hazebrouck, le but n’est pas de remplacer les grands hôpitaux évidemment mieux équipés. L’objectif est de soigner un patient en détresse respiratoire dans l’urgence "en attendant que des places se libèrent ailleurs". La durée devra donc être minimale.

A cette heure, l’établissement n’a ouvert que six lits pour les malades atteints du Covid 19. Selon le docteur Baheu, les besoins n’ont pas été plus importants pour le moment. Dans le service chirurgie, seize autres lits sont prêts malgré tout. Si cela s’imposait, quatorze autres encore dans le service addictologie. En tout, ce sont donc trente-six lits qui sont prêts.
 


Et cela pourrait bien se remplir peu à peu si la tendance demeure. Restées ouvertes, les urgences d'Hazebrouck admettent chaque jour de nouveaux cas de Covid. Le centre hospitalier pourrait également être un soutien précieux en cas de surcharge dans les hôpitaux de première et deuxième ligne. La directrice parle d'effet domino. Et de conclure, évidemment inquiète :

On a l’impression d’attendre un tsunami. Il y a la première vague qui recule avant la plus grosse vague qui submerge tout. C’est inédit ce qui nous tombe dessus. On dit qu’on se tient prêt, mais sans savoir à quoi.
- Sylvie Lecoustre, directrice du centre hospitalier d'Hazebrouck - 

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