L'entreprise, qui conçoit des véhicules destinés à la vente de nourriture, aime relever des challenges. Après plusieurs Dakar en baraque à frites, Hervé Diers amène le savoir-faire de son équipe jusqu'aux pistes de ski.
Depuis le Touquet, où il avait monté des bars de plage, le patron de la société Hedimag, Hervé Diers, a posé ses machines dans la station de ski de Val Thorens.
Il a réalisé, pour le restaurant d’altitude La Folie Douce, le premier foodtruck monté sur une dameuse : le Ratrack. "Au départ c’est un responsable du restaurant qui nous a contacté pour ce projet. De notre côté, on avait déjà fait une étude sur le sujet car on est toujours à la recherche de nouvelles idées. On s’est lancés !" détaille l'entrepreneur.
Selon l’association Street Food en Mouvement, il existerait près de 400 food trucks dans l’hexagone, mais celui-ci a dû être construit avec une grande attention. La montagne impose des conditions particulières : pas de gaz, qui gèle en altitude, la nécessité d’être autonome en électricité, de monter une passerelle pour le déplacement de clients en chaussures de ski…
Clientèle au rendez-vous
Après une formation par l’équipe, c’est le chef Damien De Valukhoff qui a pris ses quartiers le 25 novembre dans le petit restaurant qui propose burgers et hot dogs aux skieurs pressés. Autour de l’arrivée du foodtruck, beaucoup de communication et, selon son concepteur, un franc succès."C’est ouvert de 11h à 17h, et tout le monde attend au moins une demi-heure", assure Hervé Diers.
Et l’invention a fait autant parler d’elle chez les clients que chez les entrepreneurs. Un autre foodtruck sur le même modèle a été installé en Andorre, et se déplace chaque jour à différents endroits du domaine skiable. "La machine déplie elle-même sa terrasse, elle peut être prête n’importe où en une demi-heure."
Des possiblités d'essor
Un autre sera livré en Suisse après sa fabrication en février. Hervé Diers a été sollicité pour un salon en Autriche l’année prochaine, et approché par la société de dameuses Kässbohrer, qui y voit une chance de proposer des reconversions pour ses machines."On construit environ 300 véhicules par an, donc pour l’instant, financièrement c’est une goutte d’eau. Mais c’est un beau défi, passionnant, et si on a d’autres commandes…."
Après 28 ans à la tête de son entreprise, la friterie de Bienvenue chez les Ch’tis et le Dakar en baraque à frites, Hervé Diers cherche déjà son prochain coup d’éclat.