A 27 ans, Clément Debosque, originaire de Hem, est l’inventeur de Ma Petite Planète. Le principe ? Une compétition en ligne autour de la réalisation de défis écologiques tangibles. Le jeu a désormais une application.
"Ma Petite Planète, c'est une compétition de défis écologiques à faire entre amis", résume pour commencer Clément Debosque, l'un des cofondateurs du jeu. "MPP" (*) pour les initiés, permet à deux équipes, composées de 3 à 12 joueurs, de s’affronter entre elles. Pour gagner des points, les joueurs doivent réaliser des défis dans "la vraie vie" : manger végétarien pendant une semaine, faire ses courses en vrac ou aller au travail en vélo, trois exemples de la soixantaine de défis proposés. Tous rapportent un nombre de points différents en fonction de leur difficulté.
Les équipes sont ensuite classées parmi toutes celles engagées. Le début de la compétition se fait donc au même moment pour l'ensemble des joueurs, tous les trois à quatre mois pour le moment. La prochaine édition du jeu débutera le 25 janvier et durera trois semaines. "2 500 à 3 000 joueurs sont attendus et environ 45 000 défis devraient être réalisés", calcule Clément, qui précise que les inscriptions sont encore ouvertes. Désormais parisien, ce jeune entrepreneur est un ancien pensionnaire de l’Université catholique de Lille qui a filé dans la capitale pour faire une école de commerce.
⏰ J- 15 : Lance ta ligue et rejoins la compet’ ? TOP Départ le 25 janvier pour 3 semaines de Compet' L'OBJECTIF...
Publiée par Ma Petite Planète sur Dimanche 10 janvier 2021
"J’ai compris à quel point ma vie était éloignée de celle qu’il faudrait avoir pour la préservation de l’environnement"
Si la compétition est un axe important du projet MPP, l’objectif est aussi de diffuser les bonnes pratiques écologiques. Santiago, un joueur de 31 ans, en a fait l’expérience. Attiré par l’émulation des concours, il est reparti avec de nouvelles habitudes, ou en tout cas avec une approche différente de la crise climatique. "J’en avais conscience mais cela ne se traduisait pas en actes", explique-t-il en admettant que le jeu lui a permis de mettre le doigt sur certains de ses comportements coupables : consommations effrénées de streaming, de viande et de l’application Uber. Un défi propose même aux joueurs d’estimer leur empreinte carbone : "j’ai compris à quel point ma vie était éloignée de celle qu’il faudrait avoir pour la préservation de l’environnement", juge celui qui s’est depuis remis au vélo.
La philosophie de MPP repose sur une conception individuelle de la lutte contre le changement climatique mais des défis proposent aux joueurs de s’informer, via des articles et des podcasts, pour changer le spectre de la réflexion.
Elise, une joueuse déjà sensibilisée à la question climatique avant sa partie de Ma Petite Planète, admet que le jeu lui a permis "de confirmer qu’elle était dans la bonne direction". Depuis sa partie, "la chicorée (jugée plus écologique, ndlr) remplace désormais le café et je souhaite acheter mes vêtements uniquement en seconde main", témoigne cette femme de 38 ans, qui correspond plus au profil des joueurs, puisque 65% d’entre eux sont des joueuses.
L'objectif est de devenir le jeu de référence en France et en Europe sur l’écologie.
Les écoles et les entreprises peuvent aussi jouer
Le but est également de ne pas attendre la trentaine pour faire sa mue. A dessein, Clément Debosque diffuse le jeu dans les écoles via les professeurs qui font participer leurs élèves : environ 70 classes, soit 1 500 élèves, partout en France, en ont déjà fait l’expérience. "Ca soude les professeurs et les élèves", assure le natif de Hem. Gratuit pour les utilisateurs lambdas et les scolaires, le jeu devient payant pour les entreprises. Les employés de Doctolib et API restauration (situé à Mons-en-Baoeul), l’ont par exemple déjà adopté.
Si les chiffres du jeu restent encore modestes, Clément espère multiplier par deux ou trois le nombre de joueurs à chaque édition (après celle de janvier, une prochaine aura lieu en mai), notamment grâce à la sortie de l’application, pour devenir à terme "le jeu de référence en France et en Europe sur l’écologie".
(*) Le nom du jeu est un le clin d’œil volontaire à MPG, Mon Petit Gazon, un jeu en ligne autour du football