La papeterie Ahlstrom de Bousbecque est en arrêt depuis le 19 avril dernier, suite à l'annonce de sa mise en vente par le groupe finlandais. Un accord vient d'être trouvé pour une reprise de l'activité, dénoncé par Gérald Darmanin et Xavier Bertrand. Les deux élus, venus apporter leur soutien aux salariés, annoncent une réunion à Paris la semaine prochaine.
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin est venu en tant qu'ancien député de la 10ème circonscription du Nord.
À ses côtés, le président de région Xavier Bertrand. Une visite surprise ce mardi 7 mai 2024 en fin de journée pour échanger avec le personnel et les syndicats de la papeterie promise à la fermeture d’ici à la fin du mois de juillet.
"Que les dirigeants se mettent à la place des salariés"
Les deux élus ont tenu à apporter leur soutien aux 117 salariés et ont tour à tour dénoncé l'attitude de la direction du groupe. "Qu’ils se mettent à la place des salariés, a lancé Xavier Bertrand. Les dirigeants qui sont là auront toujours un boulot dans quelques mois, peut-être qu’ils seront même promus. Les salariés, eux, se posent des questions : est-ce qu‘ils vont retrouver un boulot ? Est-ce qu’ils sont payés pareils ? La mutuelle, ils vont la garder ou pas ? Qu’est-ce qu’ils disent à leur famille quand ils vont rentrer ?"
J’ai passé un message clair : c’est des gens bien qui bossent ici, qui ont fait tourner cette usine pendant des années.
Xavier Bertrand, président de la région des Hauts-de-France
Gérald Darmanin abonde. "Nous sommes extrêmement préoccupés de la façon dont la société se comporte. Nous n'avons pas été prévenus. L’État a beaucoup aidé la société Ahlstrom notamment par le chômage partiel mais que, et donc ce n’était pas correct". Le ministre a par ailleurs annoncé la tenue d'une réunion la semaine prochaine à Bercy avec la dirigeante du groupe finlandais, les représentants syndicaux du site de Bousbecque, le président de la région des Hauts-de-France.
Des primes contre une reprise du travail
Vendredi 3 mai, un accord a été trouvé avec la direction pour une reprise du travail. Accord fermement dénoncé par Xavier Bertrand : "ce qu’ils proposent aujourd’hui, c’est ridicule, c’est une honte. Ils traitent les gens comme des Kleenew. Ça ne peut pas se passer comme ça, on est en France".
Gregory Vandecasteele, délégué CGT sur le site d'Ahlstrom à Bousbecque, en dévoile les contours."Logiquement on doit reprendre le 13 mai avec 800 euros de prime en mai, et 1000 euros en juin et en juillet". Le représentant syndical peine cependant à s'en réjouir. Au lendemain des premières négociations en préparation du Plan de Sauvegarde de l'Emploi (PSE), il s'agace. "Ils nous prennent pour des abrutis, normalement hier nous étions en réunion de négociation, on est parti de là sans rien."
Cette papeterie de Bousbecque, située le long de la frontière franco-belge dans le Nord, est à l'arrêt depuis le 19 avril. Ses 117 salariés avaient décidé de stopper leur activité suite à l'annonce de la mise en vente de l'usine.
"Tout le monde est sorti de là énervé"
La première réunion de négociation de ce PSE s'est tenue lundi 6 mai, en présence des équipes des ressources humaines France et du site du Bousbecque, ainsi que la direction de l'usine et les différentes sections syndicales, précise Gregory Vandecasteele.
Lors de cette réunion, la CGT souhaitait négocier la durée des périodes de reclassement, en vain. "On pensait que ça allait avancer, mais on nous dit que c'est la loi, c'est douze mois. Mais c'est à nous de faire évoluer ça." Le syndicaliste dresse un bilan assez mitigé de ces négociations. "Tout le monde est sorti de là énervé."
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"Tous nos collègues ne savent pas encore comment ils vont reprendre le travail. Ils ne sont pas tous au courant des prime qu'on a su négocier pour la reprise", explique Gregory Vandecasteele. La prochaine réunion de négociation du PSE est prévue le 14 mai.