Incendies au Canada : les fumées passent sur les Hauts-de-France, quelles conséquences ?

Un nuage de cendres des forêts canadiennes va finir de balayer le ciel des Hauts-de-France, jeudi 29 juin, sans qu’aucune alerte sanitaire n’ait été déclenchée. Explications.

Depuis le début de semaine, des fumées issues des gigantesques incendies en cours au Canada sont perceptibles dans les Hauts-de-France, en témoigne le cliché illustrant cet article, pris mardi à Douai (Nord).

"Nous étions loin de tout système de perturbation classique, ce ne sont donc pas des nuages, le ciel aurait dû être clair", explique Patrick Marlière, directeur d’Agate météo.

Ces tâches et trainées dans le ciel, qui changent de couleur selon la luminosité et l’heure, sont composées de gaz et de particules fines potentiellement dangereuses pour la santé, dès lors qu’elles sont en suspension et respirables.

"Aucun dépassement des seuils réglementaires"

Atmo Hauts-de-France n’a pas émis d’alerte : "Jusqu’à hier, aucune incidence sur la qualité de l'air n'a été observée." Le niveau de particules dans l’atmosphère reste "moyen", habituel, "aucun dépassement des seuils réglementaires n'est prévu pour aujourd'hui ni demain".

Néanmoins, une incursion de particules a bel et bien été constatée par Atmo, dans la nuit de mercredi à jeudi.

Une partie des masses d'air polluées issues des incendies canadiens est descendue plus près du sol et a affecté la qualité de l'air dans notre région. Nous surveillons attentivement la situation.

Atmo Hauts-de-France

La parenthèse semble s'être refermée. L’Agence régionale de santé (ARS), qui s’en remet totalement aux travaux d'Atmo, n’a donné aucune consigne particulière de prévention.

Pourquoi l’air n’est pas si pollué que ça

Les cendres ont parcouru 6 000 kilomètres à vol d’oiseau. Un peu plus en réalité, car elles ont tourné en avançant, emportées dans le tourbillon des anticyclones et dépressions qui survolent l’Atlantique. Un voyage mouvementé qui a permis "la dilution" de la pollution, selon Atmo Hauts-de-France.

Les conditions anticycloniques de ces derniers jours auraient aussi eu un "rôle protecteur" selon Atmo : les particules ont pu continuer de se diluer calmement, sans être trop brassées et projetées vers le sol comme l’auraient fait des vents forts.

Ça vole haut

Le retour de la pluie prévu ce jeudi, peut-être des orages en Picardie, pourrait permettre de "lessiver l’atmosphère", selon Atmo. Et ce même si les fumées sont à très haute altitude : elles circuleraient actuellement "entre 3 000 et 6 000 mètres d’altitude".

L’été, les nuages bas, porteurs de pluie, ont tendance à évoluer un peu plus haut que d’habitude. Les nuages d’orage (cumulonimbus), eux, se développent toujours à la verticale bien au-delà de 6 000 mètres d’altitude.

Les gouttes d’eau devraient donc se mêler aux particules et en emporter une partie avec elles, nous évitant définitivement de les respirer. "Comme pour toute pollution atmosphérique, par les gaz d’échappement comme par d’importants incendies, tout retombe au sol avec la pluie", confirme Patrick Marlière.

Le météorologue qualifie donc l’absence d’alerte de "logique vue la situation météorologique" et s’amuse à rappeler que les sables du Sahara, auxquels les Français se sont habitués, font un voyage plus exceptionnel encore - 9 500 kilomètres - que les fumées canadiennes.

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