Réclamés par les maires des communes touchées et leurs habitants, les travaux promis par l'Etat débutent. De l'entretien des cours d'eau et de la prévention aussi alors que d'autres épisodes pluvieux sont annoncés avant la fin du mois, dans des zones déjà sinistrées.
Pour l'instant, ce sont des sacs de sable, posés en urgence le long de la Canche, qui sécurisent le cours d'eau. Une installation de fortune, mise en place par les services de secours au plus fort des inondations. Un dispositif qui rassure les habitants de La Madelaine-sous-Montreuil.
Mais cette installation n'est pas pérenne. Alors ces sacs seront retirés au fur et à mesure des travaux. L'idée, expliquent les techniciens, c'est de conforter les digues et les fossés, de les renforcer : "on va remplacer ces sacs de sable, efficaces mais trop fragiles, par de la craie", précise Blaise Magnier, responsable du service de gestion milieu aquatique pour l'agglomération.
Curage
Dans les communes touchées par les inondations du Nord et du Pas-de-Calais, les travaux ont débuté la semaine dernière et vont se poursuivre autant de temps qu'il faudra, insistent les autorités. Des travaux d'urgence, menés sur deux axes principaux :
- le renforcement des digues et fossés
- le curage des cours d'eau
L'objectif est de rétablir le flux hydraulique, de nettoyer les cours d'eau.
Sophie Pagès, sous-préfète de l’arrondissement de Saint-Omer
Car avec les deux épisodes de crues, des déchets viennent perturber l'écoulement de l'eau : branchages, boue, sédiments, vase... Ce sont donc des kilomètres et des kilomètres de cours d'eau qui doivent être drainés et désencombrés dans nos deux départements, comme ici à Audruicq, où des travaux de dragage ont commencé.
"Le canal d'Ardres, d'Audruicq et Guînes collectent toutes les eaux du territoire avant de les acheminer jusqu'à la mer, via le canal de Calais", détaille Olivier Matrat, directeur territorial des Voies navigables de France pour le Nord-Pas-de-Calais. D'où l'importance de garantir la fluidité de l'écoulement de l'eau.
"D'autres travaux vont s'enclencher par la suite, au besoin, avec une simplification administrative promise par l'Etat", complète la sous-préfète de l'arrondissement de Saint-Omer.
En tout, 5 millions d'euros sont dégagés par les autorités dans le cadre d'un fond de soutien aux communes inondées. De l'argent qui pourra être utilisé pour entretenir les cours d'eau.
"Un entretien indispensable" pour le maire d'Elnes. Jacques Delattre suit de près les travaux. Sa commune a été inondée à plusieurs reprises par 80 cm d'eau : "Les gens m'ont dit Monsieur le maire c'est la fin du monde, ce n'était pas en rigolant! Et quand on nous dit que ça va arriver de plus en plus souvent, on se demande quoi".
Car tous ceux qui ont vécu ces crues n'ont qu'une seule crainte : que la pluie recommence à tomber et que l'eau remonte, une fois de plus.
Un maire encore sous le choc, qui redoute les prochaines précipitations : "on nous parle de pluie aux alentours du 20-21 janvier, ça fait peur. Il faut que tout soit dégagé avant."