Une expérience à vivre. Du 19 octobre 2023 au 21 janvier 2024, le musée de l'Hospice Comtesse à Lille consacre une exposition au grapheur Jef Aérosol, qui sévit dans la capitale des Flandres depuis les années 80.
Du noir, du blanc, et une bonne dose d'anticonformisme. Cet automne, le musée de l'Hospice Comtesse de Lille accueille une exposition qui jure parfaitement avec son architecture traditionnelle flamande.
Rock, limite grunge, en tout cas totalement encré dans les codes du street art avec son symbolisme, ses textes engagés, décalés et son utilisation du pochoir. Le travail de Jef Aérosol, grapheur emblématique de Lille depuis le début des années 80, attire l'œil avec ses détails et ses flèches rouges - marque de fabrique de l'artiste éparpillée dans ses œuvres au cas où l'on ne saurait pas où regarder.
De la couleur à la sobriété
Espiègle, l'artiste joue avec son environnement, en atteste la fresque située dans la cour du musée, qui invite littéralement le spectateur à fusionner avec le graphe. Fondre le pochoir dans l'espace semble d'ailleurs plutôt logique pour un artiste sévissant quasi exclusivement dans la rue.
Les collages et les couleurs de ses premières œuvres forment un ensemble psychédélique, dans lequel j'invite les habitants des Hauts-de-France à traquer les références au patrimoine du nord.
Mais plus l'exposition défile, plus les œuvres perdent de leur couleur. Jef Aérosol adopte de plus en plus le noir et blanc tout en conservant son côté pop... Comme si Andy Warhol rencontrait le cinéma des années 50.
>>>A lire aussi : son nom dans le Larousse, une grande année pour Jef Aérosol, en cliquant ici.
L'art du maximalisme
Clou du spectacle : une scénographie constituée de personnages originaux, de chanteurs, de cinéastes ou encore d'humoristes grandeur nature, qui occupe le fond de la salle d'exposition, sous le regard médusé des tableaux néoclassiques suspendus aux murs.
La multitude de silhouettes en carton présentes dans la salle donne un effet maquette (mais format géant) qui fourmille d'informations. Presque autant qu'un dessin de Où est Charlie ?
Un sublime bazar maximalisme, dont on comprend mieux l'origine lorsque l'on repense à l'atelier de l'artiste, reconstitué une salle plus tôt.