Benjamin Zerbib et Helen Bourch restaurent des figurines et fabriquent leurs propres créations dans leur atelier à Compiègne depuis plus de deux ans. Ils ont comme clients le Musée d'Orsay ou celui des Invalides à Paris. Plongée dans leur univers.
Avec les figurines entre les mains expertes de Benjamin, l'histoire quitte les manuels scolaires et prend forme. Cet artiste sculpteur s'est installé avec son épouse, Helen Bourch, peintre miniaturiste, à Compiègne il y a deux ans et demi.
"Compiègne est une ville qui a beaucoup d'intérêt du point de vue de son patrimoine culturel, historique. Il se trouve qu'à Compiègne, vous avez le seul musée de la figurine en France", lance-t-il.
Benjamin et Helen font aussi bien de la figurine "dans l'esprit de jouets traditionnels qui, maintenant, s'oriente plus vers des collectionneurs" que des projets pour les musées. "On travaille pour les ateliers de la réunion des musées nationaux" et le couple mène "un projet pour les boutiques du musée d'Orsay. On travaille aussi avec le musée des Invalides pour les boutiques". Ils exportent également leurs créations à l'étranger.
Une passion depuis l'enfance
L'artiste-sculpteur est passionné par les figurines depuis qu'il est petit. Il jouait avec des soldats et "ça ne m'a jamais quitté". Au fur et à mesure, il s'est intéressé à l'art et à l'histoire, même s'il a plutôt une formation "scientifique".
Par la suite, il a voulu changer de voie et est devenu apprenti à la manufacture nationale de porcelaine de Sèvres. Il a également géré une galerie à Paris pendant sept ans, et ne trouvant pas les produits qu'il souhaitait vendre "d'un point de vue qualitatif", il s'est mis avec son épouse à la production et la fabrication.
En somme, son atelier est né pour répondre à un besoin, car sur le marché français, "on ne trouvait pas les objets suffisamment qualitatifs que nous souhaitons présenter à nos clients", explique-t-il.
Notre capacité, c'est de pouvoir réaliser un projet du début à la fin, ce qui est assez particulier parce que souvent, les fabricants vont faire appel à des sous-traitants. Nous pouvons vraiment réaliser une miniature de la conception jusqu'à la production.
Benjamin Zerbib, artiste-sculpteur
Benjamin et Helen effectuent aussi de la restauration de pièces anciennes "qui peuvent dater des années 1930 ou même avant. Ça va consister à ressouder des parties, à resculpter ou peut-être à remouler les parties, les repeindre, les assembler pour réparer des pièces de collection", poursuit-il.
Une "diversité absolument passionnante"
Ce qui plaît à Benjamin Zerbib dans la création des figurines, c'est "la diversité absolument passionnante parce que la figurine est un objet assez paradoxal : elle est souvent associée aux jouets et en même temps, elle peut représenter des choses très sérieuses, très historiques". Il explique qu'on peut "tout représenter", du cirque à la chasse à courre en passant par les évènements historiques ou des métiers traditionnels comme la boulangerie ou la charcuterie.
Cette diversité lui permet de ne jamais s'ennuyer car "on change tout le temps de thématique". Il "attaque de nouveaux sujets" tous les jours. L'intérêt de la figurine réside notamment dans le fait de pouvoir jongler d'un thème à l'autre : "aujourd'hui, on travaille sur un projet sur la famille royale britannique, demain, on peut travailler sur les projets de reproduction pour les musées de statues et de bustes antiques, après, on peut travailler sur des projets de cirque".
Une production locale
L'avantage d'avoir une production localisée en France permet de répondre à des demandes beaucoup plus précises et beaucoup plus qualitatives "que les grosses productions qui vont venir généralement d'Asie".
Cela leur laisse aussi la possibilité de "réaliser un objet complètement" et de personnaliser chaque œuvre en fonction des besoins des musées, comme celui d'Orsay, "le tout sur une petite quantité qui peut aller d'une dizaine de pièces à une centaine de pièces", détaille Benjamin Zerbib.
À chaque fois, avant de travailler, "on fait des recherches historiques", souligne Helen Bourch, une figurine d'Elizabeth II à la main. "C'est une vraie robe avec une vraie couleur qu'elle a utilisée".
Le couple trouve l'inspiration dans le réel, sur les photos, à travers leurs recherches pour offrir des figurines en phase avec la réalité.
Avec Victoire Panouillet / FTV