"Je n'ai pas vraiment une chanson préférée", les confidences de Patrick Bruel, acteur, chanteur et entrepreneur

Après l'été et ses festivals, Patrick Bruel repart en tournée. Au gré de 34 chansons reprises en chœur par le public, l'artiste se livre sur sa vision du monde, ses fils, son retour en Algérie, sa mère institutrice, le pouvoir des livres ou encore le harcèlement scolaire. Il se produira à Lille les 8 et 9 octobre 2024. L'occasion de lui poser quelques questions.

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Patrick Bruel a joué dans 47 films, interprété de nombreuses pièces de théâtre, il est devenu champion du monde de poker, entrepreneur, oléiculteur, viticulteur et même porteur de flamme olympique ! Il a enregistré 11 albums studio et 12 en live. Il est en tournée dans toute la France et chantera à Lille les 8 et 9 octobre 2024, à Douai le 15 et à Amiens le 16.

"C'est ma plus belle tournée, affirme-t-il. C'est vrai que je dis ça à chaque fois, et que je ne pensais pas aller plus haut que ce spectacle incroyable en 2014 au stade Pierre Mauroy. Mais là, non seulement la barre est haute technologiquement, avec les écrans, mais en même temps sur le sens, sur la profondeur, sur les montagnes émotionnelles, je dirais que c'est la synthèse de pratiquement tout ce que j'ai fait jusqu'à maintenant."

"Il y a à la fois quelque chose d'extrêmement intime, je pense à ce passage où je suis avec mon piano au milieu de la salle, les gens à trente centimètres de moi, et puis il y a des moments plus enlevés dans une ambiance stadium."

À l'occasion de son passage dans l'émission Vous êtes formidables, Patrick Bruel a répondu tout sourire aux questions les plus fréquemment posées sur lui par les internautes, sur les moteurs de recherche en ligne... Sauf à propos de sa compagne, dont il préfère taire le nom. "Vie privée !", s'exclame-t-il.

Sur Internet, les gens se demandent quel est votre vrai nom.

Mon vrai nom, aujourd'hui c'est Patrick Bruel. Mon nom de naissance, c'est Patrick Benguigui. Pendant très longtemps, après avoir commencé ma carrière, j'avais pris comme pseudonyme "Benguigui, dit Bruel".

Mais en 2003, avant d'avoir mon premier enfant, on m'a accordé par décret de pouvoir inverser mon nom. J'ai gardé Bruel - Benguigui, pour que mes enfants puissent choisir un jour, s'ils le veulent. Et je suis donc devenu Patrick Bruel officiellement, si j'ose dire.

On cherche aussi votre taille et votre poids.

La taille, 1m82, ça, ça ne bouge pas. Le poids, ça varie, hein ! [Rires.] Selon les périodes, selon les tournées. Poids de forme idéal, 86 à peu près. Poids en ce moment, plutôt 90... Et poids catastrophique, 95/96 mais là non !

Allez, disons que je suis à 89. Mais je vais descendre parce qu'à chaque concert, je perds entre 800 grammes et 1 kilo et demi, on s'agite sur scène !

Quelle est votre origine ?

Né en Algérie, d'origine berbère, français... Voilà.

Je suis recordman des sélections des Restos du coeur, je n'ai jamais raté une année !

Patrick Bruel

Auteur de l'hymne 2024 des Enfoirés, "Jusqu'au dernier"

On vous associe aux Restos du cœur et aux Enfoirés.

J'ai commencé deux ans après Jean-Jacques Goldman mais lui, il a arrêté depuis un petit moment, donc je me retrouve recordman des sélections, parce que je n'ai jamais raté une année. Et plus que ça, je n'ai jamais raté un concert.

Même en 2020, quand je suis tombé de la scène pendant les répétitions, malgré le choc violent, même ce soir-là j'ai fait le concert. Et le lendemain, pareil, avec un genou énorme. J'ai à cœur de ne jamais rater une édition et pour l'instant, je tiens. Cette année, j'ai coécrit Jusqu'au dernier avec Ycare.

Pourquoi ça compte, les Restos ?

Les Restos comptent parce que c'est une merveilleuse aventure humaine. On distribue entre 170 et 200 millions de repas par an. C'est limpide, c'est pur. Les artistes n'ont jamais touché un centime pour le faire, c'est bien de le rappeler. 

Quant aux Enfoirés, c'est une formidable colonie de vacances, où les artistes se retrouvent et partagent des moments qu'ils n'auraient pas partagés sans ça. C'est artistiquement, humainement, professionnellement, caritativement, un moment fantastique.

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On vous associe aussi au poker.

Le poker a pris beaucoup de place à un moment donné dans ma vie, peut-être même un peu trop, car c'est très chronophage. Tout a commencé parce que je suis un homme de défis. Je jouais au poker depuis un moment et j'avais proposé à Canal Plus, puisqu'ils étaient premium dans plein de choses, de mettre aussi du poker à l'antenne.

Ils m'avaient dit : "Avec plaisir, si c'est toi qui le présentes." J'ai objecté qu'il fallait être champion du monde pour ça. Ils m'ont répondu que je n'avais qu'à être champion du monde, et revenir les voir. On était en 1995/96.

Je suis fier d'avoir démocratisé le poker de compétition en France.

Patrick Bruel

Champion du monde de poker 1998

Donc je suis allé faire des tournois, puis des championnats, puis des championnats du monde. Un, puis deux, puis trois. Le troisième championnat du monde en 98, je l'ai gagné. Je suis retourné les voir. Et on a fait l'émission.

Quelques années plus tard, le temps de tout préparer, on s'est donc retrouvé avec le World Poker Tour sur Canal, et ça a démocratisé un peu le poker de compétition en France. C'est une fierté.

Il y a des recherches sur votre bandana...

C'est vrai qu'il a marqué, ce bandana noir et blanc que je mettais dans les années 90. C'est devenu un petit code. Renaud en portait un rouge et blanc, et moi un noir et blanc.

De temps en temps, je le sors, je le remets et ça me rappelle quelque chose, c'est marrant.

Vous produisez de l'huile d'olive.

C'est la merveilleuse aventure du domaine de LEOS, nom issu de Léon et Oscar, mes enfants. Je l'ai acquis en 2006 pour créer un ancrage, une maison de famille, un repère pour mes enfants. Il y avait quelques oliviers, pas beaucoup. Mais l'amour de l'arbre fait que j'en plante quelques-uns, par-ci par-là.

Puis je décide de faire une petite bouteille d'huile d'olive pour nous, pour la famille. On la goûte, on la trouve pas mal. Je continue à avoir des arbres, puis plus d'arbres et à un moment donné, j'ai l'occasion chez un pépiniériste d'acquérir vraiment beaucoup d'arbres.

On décide un jour de commercialiser et, encore une fois, comme je ne fais pas les choses à moitié, je travaille, beaucoup, avec des gens très compétents et, en 2017, dès la première année, on se retrouve médaille d'or de l'AFIDOL (devenue France Olive) qui récompense les meilleures huiles.

À partir de là, c'est un travail incessant, pour arriver aujourd'hui à 70 médailles dont 26 d'or dans tous les concours du monde entier, H de LEOS est vraiment une huile plébiscitée partout.

C'est une très belle aventure humaine et agricole et sur le terrain, c'est une immense satisfaction.

Et pour finir, les gens se demandent quelle est votre plus belle chanson.

En ce moment, il y a une chanson qui s'appelle Je l'ai fait cent fois, que je chante pour terminer le spectacle et qui est probablement l'une des plus belles. Enfin, je ne sais pas si c'est la plus belle... Parce que quand je pense à la plus belle, je pense à Elie, la chanson que j'ai écrite pour mon grand-père.

Je peux penser aussi à Je fais semblant, le texte que la mère de mes enfants [l'autrice Amanda Sthers] a écrit sur une musique que j'ai composée, je peux penser évidemment à Casser la voix ou à Place des grands hommes, qui restent des chansons incroyablement incarnées et importantes... Je n'ai pas vraiment une chanson que je préfère. Ça dépend des moments, en fait.

Toujours en tournée avec son spectacle On en parle, Patrick Bruel sera en concert les 8 et 9 octobre à Lille, le 10 à Bruxelles, le 15 à Douai et le 16 à Amiens.

 

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