Miro, Léger, Picasso, Modigliani... Les habitants des Hauts-de-France ont souvent vécu au LAM leurs premières grandes émotions devant des tableaux d'artistes célèbres. Dimanche 29 septembre 2024, le Musée d’art moderne de Villeneuve d’Ascq ferme ses portes pour un chantier d'un an et demi. Les œuvres vont mettre les voiles, de Shanghai à Dunkerque.
Le musée de briques rouges et de verre a perdu de sa superbe. Inauguré en 1983, il se refait une beauté. Le démontage de la toiture a commencé, une nouvelle isolation va être posée. Ensuite, ce sera au tour des vitrages d'être changés. Une rénovation planifiée sur un an et demi et qui nécessite de vider les lieux de toutes ses œuvres.
Retirer les œuvres, tout un art
La dernière exposition temporaire, celle de l'artiste italienne Marisa Merz, est en train de plier bagage. Direction Turin ou les salons de quelques collectionneurs privés.
Marie-Amélie Senot, responsable de la collection d'art contemporain du LAM, raconte : "Quand c'est un démontage, les œuvres, elles sont arrivées, on les connaît, on les a vues en exposition, on les a constatées au départ. Ce n’est pas facile mais c'est plus simple, on connaît déjà très bien les œuvres".
Avec la collection permanente, l'affaire sera plus difficile. Seules 10 % des œuvres sont exposées. Le musée en possède 8 000 et, certaines pièces d'art brut sont volumineuses et fragiles.
Les chefs-d’œuvre les plus connus, ceux de Fernand Léger, Pablo Picasso, Amedeo Modigliani, Juan Miro, ont déjà quitté les cimaises du musée. Ils ont trouvé refuge à Shanghai.
Seul un marbre, une tête de femme de Modigliani, n'a pas fait le voyage. C'est le seul connu de l'artiste. Marie-Amélie Senot explique : "Elle n'est pas partie. On considère que c'est un voyage trop dangereux pour elle, on ne veut pas qu'elle prenne l'avion. Elle va rester dans la région."
Exposées en France et dans le monde
Si certaines œuvres vont sommeiller à l'abri des regards, d'autres vont partir en voyage. Six expositions hors les murs sont prévues le temps des travaux.
Parmi les dernières acquisitions, cette œuvre du Kosovar Petrite Alilage sera visible l'an prochain à la Condition publique de Roubaix, "Les lièvres boxeurs", eux, iront à Dunkerque.
Sébastien Faucon, directeur et conservateur du LAM, conclut que c'est l'occasion "d'aller dans des lieux, des territoires dans lesquels le LAM est moins identifié, pour se faire connaître et à terme amener de nouveaux publics quand nous rouvrirons".
Alors, l'idée d'une manifestation "LAM vagabonde" est née. Le directeur explique : "C'est un titre poétique, on est chez les autres, en promenade, on est assez libres dans ce qu'on propose, on teste de nouveaux formats, de nouvelles rencontres. On aura une exposition à l'université de Lille, à la cité des électriciens de Bruay. Et aussi, on ira dans des lieux différents comme les cafés pour proposer des ateliers, des rencontres inédites".
La réouverture du LAM est prévue en février 2026, avec une grande rétrospective Kandinsky.