Un film est tourné au collège François Villon de Walincourt-Selvigny (Nord). Il racontera en deux minutes l'histoire d'un ado harcelé, incarné ici par Etéocle, un collégien qui a été lui même victime durant des années.
«On peut devenir harceleur sans le vouloir », insiste Céline Lesage, la CPE du collège François Villon de Walincourt-Selvigny (Nord). On estime que 700 000 enfants sont ainsi harcelés à l'école chaque année en France.
Pour y remédier, cet établissement parie sur la sensibilisation. Et cela passait ce jeudi 10 décembre par le tournage d'un film : "Je veux mourir, Camille 13 ans". Réalisé par Maxime Dubuisson, ce court-métrage raconte en deux minutes l'histoire d'un ado harcelé.
« Parce que j'étais fils de prof, ils s'en prennaient à moi »
Un jeune incarné par Etéocle, un collégien de Walincourt-Selvigny, qui a lui même été harcelé pendant des années. « Parce que j'étais fils de prof, ils s'en prennaient à moi, ils m'insultaient, ils me frappaient. Si je me défendais, je pouvais avoir des problèmes », confie Etéocle.
Des histoires comme la sienne, il y en a d'autres dans ce collège qui a entamé un long cours pour combattre le harcèlement. Une cellule d'écoute, des questionnaires sont par exemple proposés aux élèves pour faire remonter les problèmes.
Montrer ce qu'est le harcèlement
Ce film vient en appui des projets déjà menés au collège et adopte le point de vue du harceleur pour sensibilier les collégiens. « Chaque enfant peut être agresseur, ce film doit servir à montrer ce qu'est le harcèlement », indique Céline Lesage. Dans ce film, pas de coups de poings, mais des bousculades, des injures, des mots qui blessent : les armes du harcèlement quotidien.
Un travail pour inciter les jeunes à agir contre le harcèlement qui porte ses fruits selon Maxime Dubuisson, qui réalise régulièrement des films de ce type. « Des jeunes comédiens sont déjà venus me voir pour me dire "j'ai été harceleur et faire ce film m'a permis de réaliser et d'arrêter de le faire"».